Au verso de la pochette, Juliette Gréco brosse un portrait de la femme ou des femmes :
« Une femme, c'est comme l'œil d'une mouche. Avec ses mille et une facettes… Dans une femme, il y a toutes les femmes. Et les situations sociales déterminent leur attitude ou leurs attitudes face à la vie. Dans ce disque, il y a “La Femme”… Celle qui chuchote “Déshabillez-moi”, celle qui dit : “Il ne faudrait pas que vous preniez l'habitude de n'aimer que moi”, celle qui suggère “Il doit faire bon dans ton lit”, enfin celles et celles qui sont femmes comme on l'entend depuis le commencement des temps… Mais il y a aussi la Femme qui n'est pas uniquement quelqu'un qui reçoit. Celle qui sait qu'épouser un homme, c'est épouser son corps, son esprit mais encore — en connaissance de cause et effets — ses convictions, sa quête d'absolu. Alors dans ce disque, il y a une femme qui attend et qui prie : “J'ai si froid, j'ai si peur, Daniel ô reviens-t-en, y'a notre vie en nous qui dort dedans mon ventre. Les fleurs s'mettent à genoux, les fleurs te disent rentre…” Mais Daniel, mort de trop vouloir vivre libre, ne rentrera pas…[Note 1] Oui, elles sont là, les femmes uniques et multiples, heureuses ou brisées, comme si l'on traversait leurs apparences… Du moins, je les espère présentes puisque c'est la vocation de ce disque d'une femme aux femmes comme un envoi de fleurs… »
↑Gréco a précédemment mentionné à propos de la chanson Les Canotiers écrite par Georges Walter et composée par Philippe-Gérard (éditée en 1963), que c'était une chanson « impressionniste ». Il en est de même ici où, sur une lente mélodie de Yani Spanos, Pierre Louki décrit la nuit qui s'étend sur un village de pêcheurs : « Le soleil s'est caché loin sous les rochers, les pêcheurs dos vouté rentrent au logis et l'oiseau fatigué retrouve son nid… »
↑ ab et cSources : livret du volume 9 (Déshabillez-moi, avec des notes de Bertrand Dicale) de l'intégrale en 21 CD de Juliette Gréco L'Éternel Féminin, Mercury/Universal, 2003.