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La Dictée magique (Speak & Spell en anglais) est un jeu électronique éducatif produit par la société Texas Instruments[1], en 1978[2],[3].
En France, c'est le linguiste Jacques Capelovici, alors connu pour son rôle d'arbitre, Maître Capello, aux Jeux de 20 heures, qui participe à l'élaboration de la bibliothèque de base de 142 mots[4], répartis en 4 niveaux de difficulté, et plus tard celles de modules supplémentaires, dont un consacré aux mots réputés difficiles[5].
Il est un des premiers produits grand public à utiliser la synthèse vocale[8], pour un coût relativement bas[9], et a ouvert la voie aux traducteurs « vocaux » de poche[8].
Système de jeu
La Dictée magique comprend plusieurs modes de jeu aidant à l'apprentissage de l'alphabet et de l'orthographe[10] :
Épelle est le jeu principal. Après la sélection du niveau de difficulté (allant de A à D), l'ordinateur demande au joueur d'épeler un premier mot, sélectionné aléatoirement, en utilisant le clavier. En cas d'erreur, le joueur dispose d'un deuxième essai. Puis, l'ordinateur passe au mot suivant... A l'issue de la série de dix mots, l'ordinateur annonce le nombre de réponses correctes et inexactes. Si le joueur obtient 10 sur 10, l'ordinateur le félicite d'un « Bravo, c'est parfait ! ».
Mot mystère est un jeu du pendu où le joueur doit trouver le mot mystère en moins de 7 essais.
Dis-le est un mode où l'ordinateur fait tout d'abord défiler un par un à l'écran une liste de 10 mots tout en les prononçant et invitant le joueur à les répéter pour bien les assimiler. Le jeu se poursuit ensuite en mode Épelle classique avec la série de mots qui vient d'être annoncée.
Lettre fait prononcer à l'ordinateur une lettre aléatoire qu'il affiche à l'écran ou celles qui sont tapées sur le clavier.
Code secret est une fonction permettant au joueur de « cacher » les mots saisis au clavier par un système de code de César.
Extensions
Il est possible d'ajouter un module d'extension, qui enrichit l'appareil d'une liste de mots additionnels. Les modules étrangers du Speak & Spell sont utilisables sur la version française de La Dictée magique[11], il est ainsi possible de jouer avec des mots anglais ; les phrases de contrôle restent en français.
Héritage
La Dictée magique a connu plusieurs évolutions (changements cosmétiques ou matériels) et a inspiré toute une gamme de jeux éducatifs : Les Maths magiques (Speak & Math), Le Calcul magique, Le Livre magique (Speak & Read), La Super Dictée magique, etc.
L'émulateur MAME émule Speak & Spell et sa version française La Dictée magique[12].
En 2019, la société Basic Fun! annonce la commercialisation d'une réédition modernisée du Speak & Spell[13]. Le matériel est amélioré et un écran LCD remplace désormais l'afficheur fluorescent, la synthèse vocale fait place à des voix enregistrées et des instructions plus détaillés, mais le design reste le plus fidèle possible à celui de la version des années 80[14].
Des enregistrements de phonèmes prononcés par La Dictée magique sont identifiables dans de nombreuses productions musicales[15], notamment de Limp Bizkit ou Coldplay. Le jouet est également utilisé dans la musique bruitiste, avec le recours au circuit bending pour produire des sons (glitch).
L'appellation originale anglaise de l'appareil, « Speak & Spell », est aussi le titre du premier album du groupe Depeche Mode, Speak and Spell (1981), volontairement donné en référence au jouet[15].
Notes et références
↑« L'étoile du Texas », ABC Informatique, Éditions Atlas, vol. IV, no 46, , p. 901
↑« Jeux d'enfants », ABC Informatique, Éditions Atlas, vol. II, no 21, , p. 401-403
↑« Texas Instruments fait parler de lui », Joystick, Sipress, no 4, , p. 12-13 (ISSN0994-4559)
↑« Les jeux éducatifs », Video7, no HS, noël 1983, p. 228
↑ a et b« Micro Actualités », Micro Ordinateurs, no 6, , p. 15
↑Simon Auffret et Yann Bouchez, « Grichka Bogdanoff, l’un des jumeaux stars des années 1980, est mort du Covid-19 », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bChristian Tavernier, « J'entends des voix ! », Micro et Robots, Publications Radio-Électriques et Scientifiques, no 15, , p. 46-49
↑Jean-Claude Hanus et Christian Tavernier, « Le colloque de Marseille : un moteur d'affluence », Micro et Robots, Publications Radio-Électriques et Scientifiques, no 13, , p. 42-50