Ce film devait initialement s'intituler La Fiancée disparue. Il a parfois été distribué dans les pays anglophones sous le titre The Vanished Fiancée au lieu de la traduction littérale « The Green Room ».
Synopsis
La femme de Gérard Mazet vient de décéder. Julien Davenne est arrivé dans l'est de la France pour le réconforter, mais lui-même vit un véritable drame : il est veuf, vit avec une gouvernante et Georges, un enfant sourd et muet à qui il essaye d'apprendre à parler. Dans cette même maison, où il abrite sa solitude, il a aménagé une chambre entièrement consacrée au souvenir de sa femme Julie. Au journalLe Globe, où il est rédacteur, il s'occupe de la rubrique nécrologique. Lors d'une vente, il rencontre Cécilia et leurs rapports évoluent en fonction de leur amour pour les morts.
Le soin avec lequel Julien s'occupe de Georges rappelle le sujet de L'Enfant sauvage (1970) de Truffaut, et montre que Julien n'est pas tout à fait indifférent à l'égard des vivants.
Dans certaines scènes, la lumière des bougies et la musique composée par Maurice Jaubert, lui-même mort prématurément en 1940, accentuent le caractère nostalgique du film.
Parmi les portraits qui décorent la chapelle funéraire apparaissent notamment Henry James, l’écrivain dont les textes ont inspiré le film, américain naturalisé britannique, comme le personnage qu’il est censé représenter, et Oskar Werner, l’acteur qui a joué le personnage de Jules dans Jules et Jim (1962) de Truffaut. Ce dernier incarne ici un soldat allemand qui se pense responsable de la mort. On reconnaît également Marcel Proust ou Jean Cocteau.
Marie Martin et Laurent Véray, « La Chambre verte de François Truffaut, remake secret du Paradis perdu d’Abel Gance. Du culte des morts à celui du cinéma », Cinémas, vol. 25, nos 2-3, , p. 75-95 (lire en ligne).