Réplique d’une embarcation de la marine française de 1796
Comme toutes les « yoles de Bantry », Laïssa Ana est la réplique historique fidèle d'un bateau du XVIIIe siècle : La yole d'origine est conservée au Musée national d'Irlande. Mise à l’eau par la frégate française La Résolue, prise dans une tempête en baie de Bantry lors d’une expédition en Irlande en 1796, la yole a été capturée par des Irlandais pro-britanniques. Elle a été parfaitement entretenue de génération en génération jusqu'à notre époque. Cette embarcation de prestige est le plus vieux bateau français subsistant[1],[2] !
Des yoles pendant quatre siècles à Villefranche
La yole Laïssa Ana est parfaitement à sa place à Villefranche-sur-Mer : Depuis le XVIe siècle jusqu'au début du XXe siècle des embarcations de ce type ont sans cesse sillonné la rade de Villefranche, importante base maritime militaire de Méditerranée[3].
La yole Laïssa Ana a été construite à la darse de Villefranche-sur-Mer par des membres de son futur équipage encadrés par le charpentier de marine Franck Pilate, à partir d'un relevé de la yole originale de 1796 et selon un cahier des charges rigoureux établi par la revue maritime Chasse-marée. La yole de Bantry Laïssa Ana a reçu, à « Brest 2000 », un prix national pour la qualité de sa construction.
Cette fine embarcation, réplique d’une chaloupe d’état-major du XVIIIe siècle, est à la fois une élégante et prestigieuse embarcation, un instrument d’initiation idéal permettant une découverte en douceur de la mer et de la navigation, et un excellent bateau de compétition.
La yole permet une navigation en bordant en pointe dix grands avirons ou en hissant sur des mâts amovibles trois voiles au tiers : misaine à l'avant, taillevent au centre et tape-cul derrière la barre.
Il existe déjà quatre-vingt yoles identiques dans le monde, du Canada à l'Indonésie, lancées surtout à l'occasion de l'« Atlantic Challenge » ou, comme Laïssa Ana, du « Défi Jeunes Marins 2000 » lors des Fêtes maritimes de Brest[4].
La yole est gérée par une association loi de 1901 formée de ses équipiers : l’association « une Yole pour Villefranche[6] », créée en 1998 au début de la construction de la yole.
Ainsi Laïssa Ana est la propriété de son équipage qui l’utilise toute l'année, gère ses déplacements et l’entretient en effectuant lui-même le carénage chaque année.
L'association est adhérente de la Fédération Voile Aviron[7].
En l’association « une Yole pour Villefranche » a été reconnue « Association d'intérêt général »[8].
↑La rédaction de ce paragraphe a utilisé des textes du Défi Jeunes Marins 2004 et de la Fédération Voile Aviron. Pour plus de détails sur l'expédition d'Irlande, on pourra consulter le livre de Jakez Cornou et Bruno Jonin : L'Odyssée du vaisseau « Les Droits de l'Homme » (éditions DUFA).
↑Villefranche, un destin maritime : numéro spécial de Nice Historique (no 1-2 102e année), Academia Nissarda, ISSN 1141-1791.
↑Présentation de ce Défi dans le Chasse-Marée no 103.
↑Exemple : Rencontre des yoles de Bantry de Méditerranée organisée par l'équipage de la yole Laïssa Ana ; la manifestation a fait l'objet d'un article dans la revue Chasse Marée no 184, pages 70 et 71.