L'Oie sauvage(雁, Gan?), également intitulé Les Oies sauvages, est un film japonais de Shirō Toyoda sorti en 1953 adapté d'un roman de Mori Ōgai.
Synopsis
Dans le Japon de l'époque Meiji, Otama vit pauvrement dans les bas-quartiers de Tokyo auprès de son père Zenkichi, colporteur de sucreries. Osan la marieuse l'incite à devenir concubine de Suezō qu'elle présente comme veuf et propriétaire d'un magasin de kimonos. Mais la réalité est tout autre, Suezō est en réalité un usurier cupide, marié et père de deux enfants. Osan agit sur ses instructions pour éponger les dettes qu'elle a envers lui. Après une première rencontre dans un restaurant, Otama, qui a déjà vécu un mariage raté, accepte la proposition pour sortir de la misère et éviter à son père de s'échiner à pousser sa carriole de colporteur.
Otama est installée dans une belle résidence avec une bonne à son service et son père dans une maison non loin de là. Suezō lui rend régulièrement visite, congédiant la bonne pour avoir des moments d'intimité avec elle. Il est prévenant et lui offre des cadeaux, la maison est agréable. Otama fait connaissance avec sa voisine, Osada qui enseigne la couture. Mais bientôt la situation se dégrade. Otsune, la femme de Suezō se doute des infidélités de son mari et lui fait des scènes lorsqu'il rentre chez eux. Otama elle, comprend qu'on lui a menti quand sa bonne Oume lui rapporte que le poissonnier refuse de vendre sa marchandise à la « maitresse d'un usurier », puis lorsque Suezō dans un moment d'inattention parle de sa femme. Les deux femmes finissent d'ailleurs par se croiser dans la rue et se reconnaitre, toutes deux arborant la même ombrelle offerte par le même homme.
Malheureuse de s'être fait bernée, Otama fait la connaissance d'Okada, un étudiant qui passe régulièrement devant sa résidence, alors lorsqu'elle lui demande de l'aide pour se débarrasser d'un serpent qui s'attaque à son canari. Attirée par lui, elle provoque des rencontres et le suit même dans la rue. Okada la mène ainsi jusqu'à la boutique d'usurier de Suezō auprès de qui il contracte un prêt, puis à une librairie où il revend un précieux livre d'anatomie. Otama rachète le livre.
Quelques jours plus tard, Suezō annonce à Otama qu'il part en voyage. Elle décide d'inviter à diner Okada et passe sa journée à des préparatifs. Mais lorsqu'il passe devant chez elle plus tard qu'à l'accoutumée, il n'est pas seul, son ami Kimura l'accompagne et elle n'ose formuler sa demande. Les deux étudiants se rendent à la soirée d'adieu d'Okada, il a réussi ses examens et obtenu un poste auprès d'un médecin allemand. Suezō qui se doute de quelque chose fait son apparition et il apprend à Otama qu'Okada part pour l'Europe. Elle s'enfuit et assiste cachée au départ de l'étudiant.
Selon Donald Richie, dans la scène finale, Otama, après avoir assisté au départ de l'étudiant, se rend au bord du lac où ils avaient discuté quelques jours auparavant. Elle observe une oie sauvage qui prend son envol. La caméra se tourne et cadre le visage d'Hideko Takamine où l'on peut lire de l'espoir. Shirō Toyoda laisse ainsi le loisir au spectateur de compléter lui-même la suite du récit[4].