Léon Cligman est nommé président (1940), cogérant (1946) puis gérant (1961) de la Confection de l'Indre à Issoudun, entreprise fondée par son père Serge en . En 1955, la Confection de l'Indre devient Indreco. Il est gérant (1958) puis cogérant (1961) de la Manufacture tourangelle de confection, animateur des établissements textiles Lemmel (1960), Duthilleul (1964) devenus Cidel SA (1969), Labrosse et Fils (1964), entités du groupe Indreco qu'il préside depuis 1989.
Simultanément, Léon Cligman est administrateur (1973) puis vice-président (1977-1991) des Nouvelles Galeries réunies, gérant de Devanlay-Recoing (1975-1984), puis président de Devanlay SA (1984-1998), qui possède les marques Lacoste, Scandale, Jil, Orly. À la fin des années 1970, le groupe Indreco-Devanlay emploie plus de 40 000 salariés[4]. En 1998, Léon Cligman vend Devanlay au groupe suisse Maus pour un montant de 2,9 milliards de francs[5].
Il s'associe à Pierre Bergé, président d'Yves Saint Laurent, pour contrer l'OPA lancée par Maurice Bidermann sur Saint Laurent via le groupe Mendès SA, fondé par Cerf Mendès France en 1902, dépositaire des licences Yves Saint Laurent[6]. Il devient président de Mendès SA (1989-2000) puis cède Mendès au Gucci Group en 2000 (devenu Kering en 2013)[7]. En 1992, il renonce à la fusion d'Indreco et Devanlay qui faisait l'objet d'une dispute entre les familles Lévy et Cligman[8].
Le géant du textile Indreco possède également la marque New Man depuis 1966. Léon Cligman prend la présidence de New Man en 1986 et le groupe Jacques Jaunet SA est rebaptisé du nom de la marque. En 2010, il revend New Man au groupe Morepeace[9].
Léon Cligman est le mari de Martine Lévy, dite « Martine Martine », artiste peintre, sculptrice et le père de l'avocate Olivia Cligman, co-défenderesse de Florence Rey dans l'affaire Rey-Maupin en 1994[11].
En , le conseil municipal de Tours a été saisi d'un projet de donation de la collection Léon Cligman au musée des Beaux-Arts. Sur 1 800 œuvres, 1 200 ont été retenues. Parmi les œuvres, on compte des peintures de Camille Corot, Henri de Toulouse-Lautrec, Maurice de Vlaminck, des sculptures de César, Eugène Delacroix, Edgar Degas, des dessins de Jean-Baptiste Carpeaux, Kees van Dongen, ou encore des objets d'antiquités (Afrique, Égypte, Grèce, Rome)[26]. Cette donation est assortie d'un financement pour construire une extension du musée qui accueillera cette collection.
En , le conseil municipal de Tours met fin de manière anticipée au partenariat qui liait la ville au Jeu de paume, dans le but d'installer la collection Cligman au château de Tours, qui accueillait jusque-là des expositions temporaires du Jeu de paume[27].
Après l'échec du projet avec la ville de Tours en , c'est finalement à la région Pays de la Loire que va la donation du couple Cligman[28]. Ainsi, c'est l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud qui accueillera les œuvres courant 2020[29],[30]. Le au ministère de la Culture, Léon Cligman et son épouse signent avec Françoise Nyssen l'acte officiel de donation des œuvres[31]. Le musée d'Art moderne de Fontevraud, dont le coût de la construction s'éleva à 11,8 millions d'euros, ouvre en septembre 2021[32],[33].
Hommages
Après la donation de plusieurs terrains à la ville d'Issoudun (l'un où est édifié l'actuel gymnase Serge-Cligman, l'un pour la construction du square Anne-Frank, l'autre pour la maison de la Croix-Rouge avenue de Chinault), Léon Cligman est fait citoyen d'honneur de la ville d'Issoudun en 1994.
Le site industriel d'Indreco d'une surface de près de 4 000 m2 ferme définitivement en 1998 et fait l'objet d'une nouvelle donation en . L'usine devient le Piaf (Pôle Images Arts et Formations) en 2006. En 2012, un nouveau legs d'un terrain de 12 000 m2 est fait à la ville. À cette occasion, une plaque commémorative honorant la famille Cligman est apposée à l'endroit de l'ancienne usine Indreco[34].
Une rue Serge-Cligman porte également le nom de son père à Issoudun.
↑Didier Grumbach, Histoires de la mode, Paris, Éditions du Regard, (1re éd. 1993 Éditions du Seuil), 452 p. (ISBN978-2-84105-223-3), « Saint Laurent Rive Gauche », p. 255 à 258