La mythologie romaine assimile les lémures aux âmes damnées d’hommes et de femmes ne pouvant trouver le repos car ils ont connu une mort tragique ou particulièrement violente ou étant privés de sépulture. Ils viennent souvent hanter les demeures des vivants. Pour les mettre en fuite (car leur révocation n’est pas possible), le peuple romain célébrait la fête des Lemuria les 9, 11 et . Chaque père de famille accomplissait les rites dans son foyer. Cette pratique visait à apaiser d'éventuelles apparitions pour épargner les vivants.
« Lorsqu'il s'est lavé les mains dans l'eau d'une source pure,
il fait demi-tour, après avoir pris d'abord des fèves noires
et les avoir jetées derrière lui ; en les jetant, il dit :
"Je vous offre ces fèves ; avec elles, je me rachète moi et les miens."
Il prononce ceci neuf fois, sans regarder en arrière :
l'ombre est censée ramasser les fèves et suivre ses pas, sans être vue.
À nouveau il touche l'eau et fait retentir le bronze de Témèse
puis demande à l'ombre de quitter son toit.
Lorsqu'il a dit neuf fois : "Mânes de mes pères, sortez !,"
il regarde derrière lui et considère que les rites sont accomplis selon les règles. »
Selon les croyances, les fèves représentent la nourriture des morts.
Ensuite afin de précipiter leur déroute, on frappait de grands vases d’airain toute la nuit durant.
Bibliographie
Émile Jobbé-Duval (préf. Claude Lecouteux), Les morts malfaisants : larvae, lemures : d'après le droit & les croyances populaires des Romains, Chambéry, Exergue, (1re éd. 1924, librairie de la Société anonyme du recueil Sirey), 206 p. (ISBN2-911525-47-7, présentation en ligne).