Linhart raconte une année de son travail chez Citroën. Aux côtés des ouvriers, il subit les conditions de travail en usine sous le contrôle des chefs, du syndicat maison, des interprètes des différentes communautés, maghrébines, turques, yougoslaves.
Il décrit en détail la dureté du travail à la chaîne, les humiliations subies par les ouvriers, les méthodes de surveillance et de répression, les dérives racistes des « petits chefs », la modernisation au détriment de l'accompagnement social[1]...
Il raconte aussi la résistance et la grève qu'il organise avec ses camarades. Une grève partielle au nom de « la dignité » et du principe que « tout travail mérite salaire », la direction faisant fi des accords de Grenelle qui prévoyaient le paiement à 50 % des jours de grève de mai[2].
Contexte
En 1967, le mouvement militant dit des « établis » voit le jour sous l’influence des organisations maoïstes. Il est composé d'intellectuels qui se sont immergés, temporairement ou pour longtemps, dans les classes populaires, en « s’établissant » dans les usines ou les docks.
Comme nombre de jeunes intellectuels français de cette époque, Robert Linhart partage cette nouvelle utopie collective : vivre la vie des ouvriers pour mieux les comprendre et pour servir les luttes sociales dans les usines. En , à 24 ans, il se fait embaucher en cachant sa qualité d’intellectuel à l'usine d’assemblage de Citroën 2 CV de la porte de Choisy.
Des femmes ont aussi participé au mouvement des établis en usine dont Nicole Colas-Linhart, militante d'extrême gauche devenue universitaire par la suite.
Les enfants ont aussi été marqués par ces couples militants[3],[2].
Adaptations
2018 : L'Établi, adaptation théâtrale, mise en scène par Olivier Mellor, Compagnie du Berger[4],[5]