Son œuvre, empreinte de critique sociale, intègre des éléments du thriller et du fantastique.
Biographie
Kleber Mendonça Filho vit au Royaume-Uni de 1982 à 1987, où sa famille a déménagé après que sa mère a obtenu un PhD d'une université anglaise. Mais il est d'abord né et a vécu toute son enfance à Recife, dans le nord-est du Brésil, où il retourne par la suite. Il y fait des études de journalisme à l'université, et commence à écrire en tant que journaliste et critique de cinéma pour le Jornal do Comércio de Recife et la Folha de S.Paulo.
En parallèle, dans les années 1990, Mendonça réalise des documentaires en vidéo et des courts métrages expérimentaux[2]. Son travail s'appuie sur de multiples supports (vidéo, numérique, 35mm, photographie), d'abord pour des questions de coûts mais ensuite davantage par choix personnel. Parmi ses premiers films on peut citer A Menina do Algodão (La Petite Fille au coton, 2003), Vinil Verde (Vinyle vert, 2004), Eletrodoméstica (2005), Noite de Sexta Manhã de Sábado (Vendredi soir et samedi matin, 2006) et Recife Frio (Tropiques froids, 2009). Ses courts métrages remportent plus d’une centaine de prix au Brésil et à l’étranger, et sont notamment sélectionnés à Karlovy Vary, au BAFICI , à Rotterdam (rétrospective en 2007), à Clermont-Ferrand et à Cannes (Quinzaine des réalisateurs 2005). Ses films sont produits par Cinemascópio, sa propre société de production.
En 2011 il cesse d'écrire des critiques pour se consacrer à son propre projet de long métrage, et parce qu'en tant que réalisateur il ne se sent plus vraiment le droit d'écrire sur le travail des autres, amis ou collègues[3]. Il continue néanmoins une activité de programmateur dans un cinéma de Recife, où il travaille depuis 1999.
Mendonça cherche avec ses films à produire des images de sa ville natale, qu'il affectionne particulièrement, et à les faire voyager hors des frontières du Brésil. Il s'agit pour lui de contrecarrer la domination par les images des grands centres de production comme Hollywood, ou, à l'échelle de son pays, par Rio et São Paulo[5]. En tant que réalisateur de courts métrages, il s'est longtemps senti tenu à l'écart de la scène brésilienne, et regrette le peu de crédit accordé à ce format - considérant personnellement ses courts comme aussi importants que ses longs métrages.
↑Thomas Aïdan, Xavier Leherpeur, « Faire un film avec colère - Entretien avec Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles », La Septième Obsession, , p. 108-109-110-112-113-114 (ISSN2431-1731)