Khoïkhoï

Khoïkhoï
Khoekhoegowab
Pays Namibie, Botswana, Afrique du Sud
Nombre de locuteurs Namibie : 200 000 (2013)[1]
Afrique du Sud : 2 000 (2013)[1]
Botswana : 200 (2013)[1]
Total : 202 200 (2013)[1]
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle langue nationale en Namibie
Codes de langue
IETF naq
ISO 639-3 naq
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
WALS kho
Glottolog nama1264
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NE Non menacée
Langue vulnérable (VU) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde

Le khoïkhoï (ou khoekhoe) est une langue khoïsan parlée en Namibie, au Botswana et en Afrique du Sud par les Khoïkhoïs et les Damaras. Elle est également appelée nama, d'après le nom des Namas, le plus nombreux des peuples khoïkhoï. Anciennement, elle était connue sous le nom de hottentot, terme maintenant considéré comme péjoratif.

Le khoïkhoï se classe dans le groupe khoï des langues khoïsan, caractérisées par la présence de nombreuses consonnes à clic.

Le premier linguiste à avoir étudié la langue khoïkhoï fut le missionnaire rhénan Franz Heinrich Kleinschmidt (1812–1864).

Prononciation

Voyelles

Il y a 5 voyelles : /i e a o u/ et les nasales /ĩ ã ũ/. /u/ est très arrondie, /o/ est un peu arrondie. /a/ est la seule voyelle avec un allophone notable, elle est prononcée [ə] devant /i/ ou /u/.

Ton

Il y a entre 3 et 4 tons /á, ā, à/ ou /a̋, á, à, ȁ/, qui peuvent apparaître sur chaque more (voyelles et consonnes nasales finales). Le ton haut est plus haut quand il est sur des voyelles hautes (/í ú/) ou sur des nasales (/ń ḿ/) que quand il est sur des voyelles moyennes et basses (/é á ó/).

Les tons peuvent se combiner en un nombre limité de « mélodies » qui ont des formes en sandhi dans certains environnements syntaxique. Les plus importantes mélodies, dans la forme parlée et dans la forme sandhi, sont les suivantes :

Parlé Sandhi Traduction Mélodie
ǃ̃ˀȍm̀s ǃ̃ˀòm̏s touchée bas
ǃ̃ˀȍḿs une mamelle, pis bas montant
ǃ̃ˀòm̀s faire sortir d'un trou moyen
ǃ̃ˀòm̋s ǃ̃ˀòm̀s un arbre écimée haut montant
ǃ̃ˀóm̀s ǃ̃ˀóm̏s coagulée bas tombant
ǃ̃ˀőḿs ǃ̃ˀóm̀s un poing haut tombant

Accent de hauteur (stress)

Dans une phrase, un lexème (pomme, arbre, voiture, etc.) reçoit plus de stress qu'un morphème grammatical (le, je, oui, etc.). Dans un mot, c'est la première syllabe qui reçoit le plus de stress. Les syllabes suivantes reçoivent de moins en moins de stress et sont prononcées de plus en plus vite.

Consonnes

Il y a 31 consonnes dont 20 clics.

Non-clics

Bilabiale Alvéolaire Vélaire Glottale
Nasale m n
Occlusive p ~ β t ~ ɾ k ʔ
Affriquée t͜sʰ k͜xʰ
Fricative s x h

Entre deux voyelles, /p/ est prononcé [β], et /t/ est prononcé [ɾ]. Les séries d'affriquées sont très aspirées et peuvent être considérées comme des occlusives aspirées, comme en korana.

Beach (1938)[2] a rapporté que le khoekhoe avait comporté la vélaire latérale éjective affriquée, [kʟ̝̊ʼ], un allophone commun de /kxʼ/ dans les langues à clics. Ce son existe toujours en korana.

Clics

Chaque clic consiste en une combinaison de deux articulations : un des 4 clics et une des 5 autres parties . De ces combinaisons résultent 20 phonèmes.

Accompagnement Clics affriqués Clics non-affriqués Orthographe
standardisée
(avec « ǃ »)[pas clair]
Clics
dentaux
Clics
latéraux
Clics
alvéolaires
Clics
palataux
Ténue ǀ ǁ ǃ ǂ {ǃg}
Aspirée ǀʰ ǁʰ ǃʰ ǂʰ {ǃkh}
Nasal ᵑǀ ᵑǁ ᵑǃ ᵑǂ {ǃn}
Sourde nasale aspirée ᵑ̊ǀʰ ᵑ̊ǁʰ ᵑ̊ǃʰ ᵑ̊ǂʰ {ǃh}
Glottalisée ᵑ̊ǀˀ ᵑ̊ǁˀ ᵑ̊ǃˀ ᵑ̊ǂˀ {ǃ}

Les clics aspirés sont plus légers, mais plus « rauques » que les clics nasaux aspirés, un peu comme le ch écossais dans loch.

Notes et références

  1. a b c et d Ethnologue [naq].
  2. D. Beach, 1938. The Phonetics of the Hottentot Language. Cambridge.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en + naq) Khoekhoegowab : 3ǁî xoaǀgaub = orthography 3, Windhoek, Namibia : Namibia Publishing House, Gamsberg Macmillan, (ISBN 9789991604084)
  • Kuno Franz Robert Heinrich Budack, « Die Klassifikation der Khwe-khwen (Naman) in Südwestafrika », in R. Vossen R. & K.Keutmann K., Contemporary Studies on Khoisan, vol. 1, Hambourg, 1986.

Liens externes