Candidate à la tête du Parti conservateur en 2022, elle finit quatrième, devancée par Liz Truss, Rishi Sunak et Penny Mordaunt. De nouveau candidate en 2024 suite à la défaite électorale du parti aux élections générales de 2024, elle parvient cette fois-ci à être élue cheffe du parti et devient du même coup cheffe de l'opposition officielle.
Formation
Olukemi Olufunto Adegoke est née à Wimbledon, dans le borough londonien de Merton, de Femi et Feyi Adegoke, parents d'origine nigériane et membres du peuple Yoruba. Son père est médecin et sa mère est professeur de physiologie[1]. Elle est aussi la petite-fille d'un pasteur méthodiste[2]. Elle passe son enfance entre les États-Unis (où sa mère donne des conférences) et Lagos, au Nigeria. Elle revient au Royaume-Uni à l'âge de 16 ans.
Elle a ensuite travaillé comme analyste systèmes à RBS[4], avant de poursuivre une carrière dans le conseil et les services financiers. Elle devient directrice adjointe d'une banque privée et de gestion de fortune, Coutts & Co. et, plus tard, directrice du magazine conservateur The Spectator[5].
Elle est élue députée pour la circonscription de Saffron Walden en 2017 avec 37 629 voix et une majorité de 24 966 (41,0 %)[14]. Dans son premier discours le , elle décrit son vote pour le Brexit comme « le plus grand vote de confiance dans le Royaume-Uni » et souligne que ses héros personnels sont des politiciens conservateurs comme Winston Churchill, Airey Neave, et Margaret Thatcher[15]. Le même mois, elle a été sélectionnée pour rejoindre le comité 1922[16]. En septembre, elle est nommée à la commission parlementaire de la Justice[17]. Le mois suivant, elle est inscrite 96e dans la liste des « 100 personnalités les plus influentes de la droite en 2017 » émise par commentateur politique conservateur Iain Dale's[18].
Elle est nommée vice-présidente du parti conservateur pour les investitures en [19].
En juillet 2019, elle est nommée sous-secrétaire d'État parlementaire aux Enfants et aux Familles par le premier Ministre Boris Johnson[20].
En 2022 elle a présenté sa candidature pour prendre la tête du Parti conservateur et ainsi succéder à Boris Johnson au poste de Premier ministre. Elle a proposé des baisses d'impôts pour les entreprises et les particuliers et questionné les objectifs de réduction des émissions de carbone[24].
En novembre 2023, elle annonce vouloir faire avancer l'adoption d'une loi de lutte contre les thérapies de conversions, indiquant que les thérapies d'affirmation de genre pour mineurs transgenres pourraient être considérées comme une nouvelle forme de thérapies de conversion[25]. La presse LGBT souligne qu'elle n'a pas rencontré les plus importantes associations LGBT du pays, mais qu'elle a consulté de nombreux groupes luttant contre les droits des personnes transgenres comme LGB Alliance ou Sex Matters[26].
Représentant l'aile droite du parti, elle aura pour mission de redresser un parti fragilisé suite à sa défaite historique lors des élections générales britanniques de 2024 face au Parti travailliste[33],[34]. Elle est présentée à cette occasion comme étant « anti-« woke » [...], favorable à une politique stricte d’immigration et au Brexit »[31]. L'élection s'est jouée principalement autour du thème de l'immigration[35].
Elle a assumé des positions controversées, affirmant que « jusqu’à 10 % des fonctionnaires sont tellement mauvais qu’ils mériteraient d’être en prison » ou que les indemnités versées aux femmes pendant leur congé maternité étaient « excessives », bien qu’elles soient parmi les plus faibles d’Europe[36]. Elle a également critiqué les engagements du Royaume-Uni en matière d’objectifs de décarbonisation, les qualifiant « d’arbitraires ». Elle a promis de réduire le rôle du gouvernement dans l'économie, répétant que « le gouvernement ne crée pas la croissance - les entreprises créent la croissance », et de s'attaquer à la « mentalité de gauche » présente au Royaume-Uni[35].
Elle devient la première femme noire à diriger un des principaux partis politiques du Royaume-Uni et la première à devenir cheffe de l'opposition officielle[37],[38]. Keir Starmer, le Premier ministre du Royaume-Uni, a félicité Kemi Badenoch : « L'arrivée du premier dirigeant noir à la tête d'un parti politique de Westminster est un moment de fierté pour notre pays. Je me réjouis de travailler avec vous et votre parti dans l'intérêt du peuple britannique »[39].
En janvier 2025, elle appelle au lancement d’une enquête indépendante sur le « scandale des gangs de viols » qui s'était déroulé depuis les années 1990 jusqu’au début des années 2010 et dont la gestion par le Service des poursuites judiciaires de la Couronne (CPS), la police et les services de protection de l’enfance, est controversée[40].
Vie personnelle
Kemi est mariée depuis 2012 à Hamish Badenoch ; ils ont deux filles et un fils[41]. Hamish travaille pour la Deutsche Bank et a été conseiller conservateur au conseil de Merton à Londres[42].
↑« A View from the Top: Kemi Badenoch, the 'Nigerian oil boom baby' and Tory MP who sees Brexit as a golden opportunity », The Independent, (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
↑Ben Riley-Smith, « 'Theresa factor' credited with surge in women candidates as party looks set to make history by securing more women MPs than ever before », The Daily Telegraph, (lire en ligne [archive du ]).
↑Will Lodge, « Conservative general election candidate to replace Sir Alan Haselhurst in Saffron Walden seat named as Kemi Badenoch », Saffron Walden Reporter, (lire en ligne [archive du ]).
↑Ben Quinn, « Westminster's new intake – with some notable firsts », The Observer, (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
↑Christopher Hope, « Novice Tory MP Kemi Badenoch put in charge of selecting Conservative candidates for 2022 general election », Daily Telegraph, (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
↑ a et bNicolas Madelaine, « Royaume-Uni : Kemi Badenoch, « anti-woke » revendiquée, prend la tête des conservateurs », Les Échos, (lire en ligne).
↑« Royaume-Uni : Kemi Badenoch, une élue d’origine nigériane nouvelle cheffe de file des conservateurs britanniques », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Joe Murphy, « Kemi Badenoch: New vice-chairman of the Conservatives talks about her fight to recruit a more diverse range of MPs », London Evening Standard, (lire en ligne [archive du ], consulté le ).