Il est secrétaire d’État puis ministre de la Formation professionnelle de à .
Dans le contexte des manifestations de 2019 en Algérie, il dirige l'Instance nationale de dialogue et de médiation. Il est médiateur de la République du au .
Rôle dans le cadre de la crise politique en Algérie en 2019
Le , le Forum civil pour le changement propose un panel de treize personnes, dont Karim Younes, pour un dialogue avec le pouvoir. Le même mois, Younes devient coordonnateur de ce groupe de personnalités constitué en « panel de dialogue et de médiation » dont l'objectif est de contribuer à la résolution de la crise politique que traverse l'Algérie depuis plusieurs mois. Les autres membres initialement proposés sont Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi, Ahmed Taleb Ibrahimi, Djamila Bouhired, Fatiha Benabou, Nacer Djabi, Mustapha Bouchachi, Islam Benattia, Lyes Merabet, Nafissa Lahrèche, Smaïl Lalmas et Aïcha Zenaï[9]. Younes est alors vivement critiqué par des manifestants qui l'accusent de faire le jeu du pouvoir et d'être à son service, ce qu'il conteste.
Il rappelle alors que le groupe a posé certaines conditions en préalable à tout dialogue avec le pouvoir : libération de manifestants emprisonnés pour avoir porté le drapeau berbère, cessation des violences policières lors des manifestations, liberté d'accès à la capitale les jours de manifestations, plus grande ouverture des médias à la diversité des opinions, départ du gouvernement alors en place[10]. Cependant, le même jour, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), estime que toute tentative de dialogue doit se dérouler « loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu'aux diktats »[11], alors même que le chef de l’État, Abdelkader Bensalah s'était déclaré disposé à prendre des « mesures d'accompagnement et d'apaisement » après avoir reçu les membres du panel le [12].
Le , Karim Younès propose le vote par le Parlement d'une loi portant modification du code électoral et une autre portant création d'une autorité nationale d'organisation des élections[13]. Après avoir renoncé aux mesures d'apaisement, à la charte d'honneur exhortant les candidats à la présidentielle à appliquer les conclusions du panel une fois élus, et à la conférence nationale, la seule exigence du panel reste le départ du gouvernement Bedoui[14]. Par ailleurs, quelques jours plus tard, le panel propose que les candidats aient un diplôme universitaire et que les parrainages d'élus soient supprimés[15].
Le , Bensalah charge Karim Younes de préparer la mise en place de l'instance d'organisation de
l'élection présidentielle[16]. Les projets de loi sont adoptés le par le Parlement[17].
Le 17 février 2020, il est nommé médiateur de la République par le président Abdelmadjid Tebboune, assurant ainsi une « fonction de médiation et de recours pour les citoyens en matière de respect des droits et libertés par les administrations, les institutions de l'État, les Collectivités locales, les Etablissements publics et toute instance assurant le Service public »[18]. Il est limogé le [19].
Écrivain engagé
Karim Younes a publié cinq ouvrages sur l'histoire de l'Algérie et la colonisation française en Algérie : De la Numidie à l’Algérie-Grandeurs et Ruptures (2012),La chute de Grenade ou la nouvelle géographie du monde (2014), Aux portes de l'avenir : Vingt siècles de résistance, Cinquante ans d'indépendance (2014), Les Éperons de la conquête… ou l'impossible oubli (2017)[20],[21]. Dans ce dernier, l'auteur revient sur l'époque coloniale « désastreuse » et la « décivilisation orchestrée par le colon français » contre le peuple algérien[22].
Publications
Les Eperons de la conquête… ou l'impossible oubli, Médias–Index, 2017
La chute de Grenade ou la nouvelle géographie du monde, CASBAH, 2015
Aux portes de l'avenir : Vingt siècles de résistance, Cinquante ans d'indépendance, CASBAH, 2014 (ISBN978-9961649961).
De la Numidie à l’Algérie-Grandeurs et Ruptures, CASBAH, 2012, (ISBN9961644018).
Références
↑Achour Cheurfi, La classe politique algérienne: de 1900 à nos jours : dictionnaire biographique, Algérie, Casbah éditions, , 511 p. (ISBN9789961642924, lire en ligne)
↑« Karim Younes », sur casbah-editions.com (consulté le ).
↑Mohammed Hachemaoui, Clientélisme et patronage dans l'Algérie contemporaine, Algérie, KARTHALA Editions, , 205 p. (ISBN9782811109097, lire en ligne), p. 89
↑A. Kersani, « Karim Younès attendu samedi à 14h à La Casbah pour présenter son nouvel ouvrage Les Éperons de la conquête… Ou l’impossible oubli », Le Soir d'Algérie, (lire en ligne)
↑Le Temps d'Algérie, « Karim Younès : « France : le recueillement d'abord, la repentance, ensuite » », Le Temps d'Algérie, (lire en ligne)