Les Kabyè sont principalement connus pour leur agriculture en terrasses dans les monts Kabyés (chaîne de l'Atacora). Kabyè veut dire « paysan de la pierre » en allusion au terrain qu'ils cultivent d'où les paysans extraient de nombreuses pierres servant à confectionner les murets des terrasses.
La culture kabyè est très riche et très prégnante encore actuellement à travers son habitat traditionnel, ses rites de passage des différentes classes d'âge (luttes, fête de Chicote, Waa, danse des vierges, etc).
Gnassingbé Eyadema[1], ancien président de la République du Togo est issu de cette ethnie.
Ethnonymie
Selon les sources, on observe de multiples variantes : Bekaburum, Cabrai, Cabrais, Kabiemba, Kabiyè, Kabiyès, Kabrais, Kabrema, Kabremba, Kabrès, Kaburè, Kabyemba, Kabyè, Katiba, Kaure, Koboré[2].
Langue
Leur langue est le kabiyé, une langue grusi dont le nombre total de locuteurs était estimé à plus de 730 000 dans les années 1990[3]. 700 000 étaient dénombrés au Togo en .
Culture
La culture et la tradition chez les Kabyè initient surtout la jeunesse car ils sont la relève de leur histoire. Pendant les vacances comme chez les Ewe et les Gen les Kabyé célèbrent leur fête Traditionnelle nommée Evala. Contrairement aux jeunes hommes qui utilisent près de huit ans pour être initiés les jeunes filles sont initiées que dans une seule année pendant la cérémonie d'Akpema réservée uniquement aux filles vierges[4].
Chez les kabyè le terme générique qui désigne le plus couramment des divinités territoriales est « égolmyè ». Son étymologie est incertaine. Mais dans la partie Nord du pays kabyè, elles sont nommées "arbre"(tew), comme si ce végétal était un aspect privilégié par ces divinités pour ce manifester. Chacune de ces puissances est compétente en un ou plusieurs domaines: La pluie, les récoltes, le vent, la chasse et la guerre, le contre des insectes ravageurs, la fécondité humaine, les maladies[5], etc.
(de) Hans Peter Hahn, Die materielle Kultur der Konkomba, Kabyé und Lamba in Nord-Togo : ein regionaler Kulturvergleich, Rüdiger Köppe Verlag, Köln, 1996 (ISBN3-89645-101-4)
Courier Noël Kakou, Conquêtes coloniales et intégration des peuples : cas des Kabiyè au Togo, 1898-1940, L'Harmattan, Paris, 2007, 347 p. (ISBN978-2-296-03174-6) (texte remanié d'une thèse de doctorat d'Histoire)
Georges Oulégoh Kéyéwa, Vie, énergie spirituelle et moralité en pays kabiyè, Togo, L'Harmattan, Paris, 1997, 318 p. (ISBN2-7384-5091-1)
Charles Piot, Isolément global : la modernité du village au Togo (traduction de l'américain par Romain Bertrand), Karthala, Paris, 2008, 229 p. (ISBN978-28111-0024-7)
Raymond Verdier, Le pays kabiyé : cité des dieux, cité des hommes, Karthala, Paris, 1982, 215 p. (ISBN2-86537-055-0)
Rythmes et fastes sacrés de la vie chez les Kabré du Nord Togo, film documentaire de Raymond Verdier, CNRS Images, Meudon, 2006 (cop. 1964), 25 min (DVD)
La Justice divine chez les Kabyè du Togo, film documentaire de Raymond Verdier et Banimeleleng Nabede, CNRS Images, Meudon, 2006 (cop. 1998), 51 min (DVD)