Justine Saunders naît le à Quilpie, une bourgade rurale située à la limite de zones aborigènes, de l'État de Queensland, dans la partie Ouest de l'Australie. Elle est membre du clanKanomie de la Great Keppel Island(en), au Queensland.
Enlevée, elle fait partie des générations volées, et est placée de force dans un couvent à l'âge de 11 ans. Sa mère n'a pas de nouvelle d'elle pendant 10 ans et passe une bonne partie de ce temps à sa recherche[1],[2].
Elle travaille comme secrétaire avant de devenir mannequin[2]. Elle a aussi l'opportunité de devenir interprète sur des scènes théâtrales dans les années 1970. Elle décide d'en faire sa profession[2] et, après le théâtre, elle joue pour la télévision dans Rush en 1974. Elle est cantonnée pendant quelques années à des rôles d'aborigène stéréotypés[2] : « j'ai commencé par jouer les indigènes dévêtues », raconte-t-elle ainsi une vingtaine d'années après ses débuts, « Les cinq premières années de ma carrière, je les ai pratiquement passées en pagne, et je dois avoir les seins les plus familiers du cinéma australien... »[3]. Mais en 1976, elle est remarquée dans le rôle de Rhonda Jackson, un personnage prenant la défense des droits des autochtones australiens dans le soap operaNumber 96. Son rôle de la travailleuse sociale Pamela Madigan dans la série Prisoner(en), en 1986, lui vaut également une certaine notoriété. Ceci lui permet d'accéder à des choix de personnages de plus en plus ouverts, dans des films plus ambitieux[3]. Elle joue par exemple dans plusieurs films australiens qui sont sélectionnés pour la compétition cannoise, comme Le Chant de Jimmy Blacksmith réalisé par Fred Schepisi, où elle interprète un rôle secondaire, ou encore, quelques années plus tard, Aux frontières de la ville réalisé par Bruce Beresford, où elle tient cette fois un des rôles principaux[1].
En 1991, elle est récompensée de la médaille de l'Ordre d'Australie (OAM) pour son travail dans les arts de la scène, pour le National Aboriginal Theatre et pour son aide à la création du Black Theatre et du Aboriginal National Theatre Trust. Mais elle confie également cette même année 1991 : « J'ai vingt ans de théâtre, de cinéma et de télévision : en tant qu'artiste, artiste noire, je crève d'envie de jouer des personnages de composition. Pas nécessairement la matriarche ou l'aborigène aux mystérieux pouvoirs magiques »[3].
En 2000, à l'aide du sénateur autochtone Aden Ridgeway(en), elle rend la médaille pour souligner le désarroi émotionnel vécu par sa mère par le refus de reconnaître l'expression « génération volée » par le gouvernement Howard.
En avril 2007, âgée de 54 ans, Saunders meurt d'un cancer au Hawkesbury District Hospital de Sydney[2],[7].
↑ ab et c« Un continent se réconcilie avec ses origines aborigènes, premières images », Le Monde, (lire en ligne)
↑(en) « Aboriginal award for actress », The Canberra Times, Australian Capital Territory, Australia, vol. 60, nos 18,239, , p. 3 (lire en ligne, consulté le )