Julien Boisvert

Julien Boisvert
SĂ©rie
Scénario Dieter
Dessin Michel Plessix
Couleurs Isabelle Rabarot
Genre(s) Bande dessinée d'aventure

Éditeur Delcourt
Première publication 1989-1995
Nombre d’albums 4

Julien Boisvert est une série de bande dessinée écrite par Dieter et dessinée par Michel Plessix avec des couleurs d'Isabelle Rabarot. Ses quatre volumes ont été publiés entre 1989 et 1995 par Delcourt.

Pour certains analystes de la sĂ©rie, celle-ci est « une relecture subtile de Tintin et de la vie d’HergĂ©[1] Â». Son quatrième tome a obtenu le prix du jury Ĺ“cumĂ©nique de la bande dessinĂ©e lors du festival d'AngoulĂŞme 1996.

La série présente la vie de Julien Boisvert, qui passe d'une vie très pantouflarde dans sa jeunesse à plusieurs aventures, souvent involontaires, à travers le monde.

Albums

  1. NeĂŞkibo (sorti en 1989, correspondant Ă  Tintin au Congo[1])
  2. Grisnoir (1991, correspondant Ă  L'ĂŽle noire)
  3. Jikuri (1992, correspondant à Tintin et le Temple du Soleil pour le décor, et à la période de la vie d'Hergé durant Tintin au Tibet pour l'histoire[1])
  4. Charles (1995, correspondant au questionnement de l'engagement politique d'Hergé[1])

NeĂŞkibo

1er album de la sĂ©rie de bande dessinĂ©e Julien Boisvert de Dieter et Michel Plessix. L'ouvrage est publiĂ© en 1989.

Synopsis

Homme-enfant, peu portĂ© sur l'aventure et le risque, ayant (selon son crĂ©ateur) horreur de la nature[3], Julien Boisvert souhaite malgrĂ© tout partir vite et loin, loin de Paris, oĂą sa mère, pianiste cĂ©lèbre et envahissante, est revenue s'installer chez son fils... ChargĂ© de relations publiques Ă  l'OPIC (Office de Protection Internationale des Cultures), il se voit confier par son patron une mission Ă  but humanitaire en Afrique, au "Nyasso" : prendre contact auprès de la tribu FuldaabĂ©, et surveiller son dĂ©placement. Le voyage se termine mal, l'avion transportant les quelques passagers s'Ă©crasant avant d'arriver Ă  destination.

Dans le dĂ©sert, alors que le pilote est parti chercher de l'aide, Julien et ses compagnons d'infortune, le copilote, Ashley Ashburry l'Anglais, et Herman de Beaurepaire, le reprĂ©sentant d'une grosse sociĂ©tĂ© pharmaceutique, doivent se rĂ©soudre Ă  chercher de l'eau. C'est Julien qui est "chargĂ©" de la mission, et qui dĂ©couvre ce-faisant la tribu FuldaabĂ©, des pasteurs semi-nomades. Celle-ci recueille les ex-passagers, et Julien dĂ©couvre une culture, une vie et des gens diffĂ©rents de ceux qu'il cĂ´toyait jusqu'alors ; il devient un grand ami de Keebi, petite enfant fuldaabĂ©. Cette manière de vivre, presque en dehors du temps et du reste du monde, fascine les survivants du crash, spĂ©cialement Julien.

TombĂ© (pour la première fois) amoureux d'une belle FuldaabĂ©, Djuma, qui l'a choisi comme compagnon, il se retrouve dĂ©chirĂ© lorsque des militaires regroupent les FuldaabĂ©, sous prĂ©texte de les aider Ă  survivre, afin de les dĂ©porter vers la ville. Les troupeaux des FuldaabĂ© sont en effet victimes d'incendies de brousse, ce qui met leur survie en pĂ©ril. Les EuropĂ©ens font partie du convoi, les militaires Ă©tant Ă©galement envoyĂ©s pour les ramener ; seul de Beaurepaire reste sur place, en compagnie de quelques soldats.

Mais les "rĂ©fugiĂ©s", autant africains qu'europĂ©ens, supportent mal la grossièretĂ© des soldats et la violence dont ils font preuve : Julien manque d'en tuer un qui a tentĂ© de violer Djuma. Les FuldaabĂ© dĂ©cident finalement de fausser compagnie Ă  la troupe, et rĂ©ussissent, mais le copilote est tuĂ© durant l'Ă©change de coups de feu qui s'ensuit. Alors que certains guerriers veulent combattre les soldats (qui les poursuivent), la majoritĂ© des nomades souhaite atteindre un refuge loin de leurs oppresseurs. Ceux qui souhaitent combattre se sĂ©parent alors du groupe, et sont supposĂ©s morts après un accrochage. Les autres atteignent enfin la capitale du pays, et les FuldaabĂ©s sont envoyĂ©s en camps de rĂ©fugiĂ©s, ainsi qu'Ashley, qui s'est retrouvĂ© sans papiers. Dans la capitale, Boisvert Ă©crit son rapport pour dĂ©noncer les Ă©vènements Ă  son supĂ©rieur. De Beaurepaire vient alors Ă  lui, et lui explique que pour favoriser l'utilisation de la rĂ©gion en y entreposant des dĂ©chets toxiques, il fallait faire partir les FuldaabĂ©. Les soldats allumaient les feux, et de Beaurepaire Ă©tait chargĂ© d'examiner les sites favorables Ă  l'exploitation.

Boisvert, comprenant sans doute que le rapport est inutile (de Beaurepaire lui révèle que l'OPIC est partie prenante dans cette affaire), le déchire.

Autour de l'album

NeĂŞkibo

Ce terme est utilisé par Ardo, le chef de la tribu, pour surnommer Julien. Il signifie qu'il n'a pas encore grandi pour pouvoir être appelé par son nom d'homme.

Analyse

Selon certains analystes, la sĂ©rie est une tentative de « relecture subtile de Tintin et de la vie d’HergĂ©[1] Â»

Cet album correspondrait au premier album couleur de Tintin, Tintin au Congo, et montrerait « la dĂ©colonisation et ses horreurs si Tintin/HergĂ© l’avait vĂ©cue/Ă©crite[1]. Â»

FulaaBe

Le nom de tribu "Fuldaabé" pourrait renvoyer par homophonie à une fraction mauritanienne des Peuls, les FulaaBe[4].

Grisnoir

2e album de la sĂ©rie de bande dessinĂ©e Julien Boisvert de Dieter et Michel Plessix. L'ouvrage est publiĂ© en 1991.

Synopsis

Dans une pension de famille de Guernesey, la pension "Grisnoir", Julien (accompagnĂ© cette fois-ci de son chien Gilbert, qu'il est obligĂ© de cacher) se repose de ses pĂ©rĂ©grinations africaines. Il rencontre dans cette pension Molly Bloom, une belle Irlandaise, et Daniel, un petit garçon français qui est lĂ  avec son père ; il y a Ă©galement lĂ  un homme en noir, qui n'aime pas les enfants. Julien, au contact de Daniel, est tourmentĂ© par ses souvenirs d'enfance. Lorsque Daniel, dĂ©laissĂ© pour une journĂ©e par son père, disparaĂ®t après une balade avec Julien, les pensionnaires dĂ©couvrent que le petit est victime d'une guerre entre les deux parents au sujet de la garde. Le père de Daniel ne sĂ©journait Ă  la pension que pour Ă©chapper Ă  la justice qui avait confiĂ© la garde de Daniel Ă  sa mère.

Le père est arrêté par la justice anglaise, et confronté à son ex-femme. Mais Daniel ne reparaît pas. Julien, accompagné de Molly, dont il a découvert les activités pro-IRA et qui le séduit, tente de le retrouver. Il croise un prêtre organisateur de réseaux clandestins, et deux ornithologues assez mystérieux. Mais c'est en repensant à un album de BD que Daniel lisait, L'île noire, que Julien trouve la solution et va secourir Daniel, qui a fait une chute sur une île proche de Guernesey, et ressemblant fortement à celle décrite dans l'album. Après avoir fait soigner Daniel, Julien compte bien reprendre contact avec Molly.

Autour de l'album

Analyse

Toujours dans le cadre de la relecture de Tintin et de la vie d'Hergé, cet album correspondrait à L'Île noire[1].

Jikuri

3e album de la sĂ©rie de bande dessinĂ©e Julien Boisvert de Dieter et Michel Plessix. L'ouvrage est publiĂ© en 1992.

Synopsis

Julien s'est installé au Mexique, dans le petit village de San Juanito. On apprend qu'il a été marié quelque temps avec Molly, durant quelques années, avant de décider, un beau jour, de partir sans un mot. Il vit là, dans le restaurant qu'il a ouvert, avec sa compagne Eléna, belle Mexicaine terriblement jalouse. Il continue pourtant à se chercher, prenant conseil auprès d'un shaman, Don Carlos, qui l'initie à la sagesse grâce au jikuri, une drogue légère.

L'irruption de Molly, qui lui demande de signer sa demande de divorce, et qui lui amène également son fils Charles, dont il ignorait l'existence, plonge à nouveau Julien dans les ennuis sentimentaux. De plus, de nombreux meurtres ensanglantent la population du village.

Julien dĂ©couvre que c'est Don Carlos qui a commis ces meurtres, et que cela fait partie du rituel d'initiation de ses disciples : ceux-ci doivent ensuite le tuer afin de perpĂ©trer le cycle. Julien refuse de commettre le meurtre, mais les autres disciples le neutralisent et tuent Don Carlos. Julien dĂ©cide alors, commençant Ă  se sentir moins perdu, de renouer avec Molly ; ElĂ©na n'est pas d'accord, au point de vouloir tuer sa rivale en pleine rue. ArrĂŞtĂ©e, elle est accusĂ©e des nombreux meurtres non Ă©lucidĂ©s.

Autour de l'album

Jikuri

Le nom de "Jikuri" est utilisé pour désigner le peyotl, plante hallucinogène, dans la culture huichol au Nayarit.

Analyse

Dans le cadre de la relecture de Tintin et de la vie d'Hergé, cet album correspondrait à Tintin et le Temple du Soleil pour le décor, et à la période de la vie d'Hergé durant Tintin au Tibet pour l'histoire[1].

Charles

4e album de la sĂ©rie de bande dessinĂ©e Julien Boisvert de Dieter et Michel Plessix. L'ouvrage est publiĂ© en 1995.

Synopsis

Julien a finalement repris sa vie avec Molly au Mexique, entouré de ses deux enfants. Ils s'occupent d'Eléna, en essayant de la faire sortir de prison le plus vite possible. C'est alors que la mère de Julien lui demande de partir à la recherche de son père, Charles. Celui-ci, qui les a abandonnés de nombreuses années auparavant, est réclamé par son propre père, mourant, en France. Julien découvre au fil de ses recherches qu'il habite aux États-Unis, en Arkansas.

ArrivĂ© chez son père, Julien est animĂ© de sentiments contraires. Tout d'abord Ă  la fois heureux de le voir et lui reprochant l'abandon, il passe Ă  d'autres prĂ©occupations quand il voit comment Charles et ses amis traitent les Noirs de la ville. Très choquĂ©, Julien entre dans le monde du Ku Klux Klan, du nĂ©o-fascisme, du White Power et de la suprĂ©matie blanche. Lorsqu'il tente de faire part d'un lynchage prĂ©vu aux autoritĂ©s, son père l'intercepte juste Ă  temps : les autoritĂ©s locales sont Ă©galement de la partie.

Charles explique alors à son fils le pourquoi de ses actions. Il est en fait membre d'une organisation qui lutte sous couverture contre les mouvements néo-fascistes. Déporté, c'est à la suite de sa découverte des camps de la mort qu'il ne put se réintégrer totalement dans la vie normale, et qu'il décida d'abandonner sa femme et son fils, afin de combattre toute forme de ségrégation. Il était également plein d'amertume envers son propre père, qui avait défendu ardemment la collaboration durant la Seconde Guerre mondiale.

Le jour où le mouvement doit faire une action en plein jour, les autorités fédérales, avec lesquelles Charles travaille également, décident d'arrêter les membres en flagrant délit. Charles et Julien, sous couvert de participer à l'action, sont chargés d'aider les agents fédéraux. Lors d'une course poursuite dans des entrepôts, Julien sauve la vie de son père.

Lorsqu'il le ramène enfin chez eux, Charles apprend que son père est déjà mort, et pleure dans les bras de son fils.

Autour de l'album

Analyse

Toujours dans le cadre de la relecture de Tintin et de la vie d'Hergé, cet album correspondrait à ce que Tintin aurait découvert sur Hergé, au moment où il était accusé à la libération d'avoir collaboré avec les fascistes[1].

Références

Annexes

Bibliographie

Liens externes