Fils d'un universitaire[1] qui devint doyen de la faculté des lettres de Poitiers et maire républicain de cette ville en 1892-1893, il est admis à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm[2] en 1895. Titulaire d'une licence ès lettres[2], il devient boursier en études germaniques à la Fondation Thiers[3],[4],[5]. Il séjourne en Bavière d'octobre 1898 à avril 1899 et à Copenhague de juin à octobre 1902[2].
Ses travaux sur la publicité se distinguent du traditionalisme prôné par l'Action française. En fait, ses livres sur le sujet sont connus aujourd'hui par les spécialistes du champ publicitaire; ils comptent parmi les ouvrages avant-gardistes de l'époque[6].
Arren est l'un des premiers auteurs à avoir publié un "manuel" de publicité destiné aux industriels et aux commerçants[7], constatant que la publicité était devenue « une science » dont « nous subissons tous l'action »[8]. Ses analyses portent sur la publicité française et américaine[9] et tentent d'en dégager les techniques qui en assurent l'efficacité[10],[11]. Puisque la publicité est partout, comme le constate Arren, il ne s'agit plus de se demander si on doit ou non faire de la publicité, mais bien de se demander comment faire de la publicité, et envisage d'étendre ces techniques à la publicité politique[12]. Telle était l'approche pragmatique privilégiée par Arren qui observait une résistance à la publicité en France, par rapport aux autres pays industrialisés de l'époque.
Jules Arren laissait trois études sur la publicité et un ouvrage sur Guillaume II. Sa mort au champ d'honneur lui vaut de figurer sur la liste des 560 écrivains morts pour la France de 1914 à 1918, dont les noms sont gravés au Panthéon[18].
Publications
La publicité lucrative et raisonnée. Son rôle dans les affaires, Paris, Bibliothèque des ouvrages pratiques, 1909.
Guillaume II. Ce qu'il dit, ce qu'il pense, préface de Paul Adam, Paris, P. Lafitte, 1911[19].
Comment il faut faire de la publicité, Paris, [éditeur non spécifié], 1912 prix Montyon[20].
Sa majesté la publicité, Tours, A. Mame et fils, 1914.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
↑ a et bArchives départementales de la Vienne, état-civil numérisé de la commune de Poitiers, naissances de l'année 1876, acte n°599. L'enfant est le fils de Louis-Victor Arren, 43 ans, alors professeur à la faculté des lettres de Poitiers, et Félicité Houquelin.
↑Christian Delporte, « La publicité a une histoire », Le Temps des médias, (lire en ligne)
↑Alessandra Ronetti, « Psychotechniques de la couleur : Publicité expérimentale et attention visuelle en France autour de 1900 », dans Mind Control : Art et conditionnement psychologique (XIXe – XXIe siècles), Éditions de la Sorbonne, coll. « Histo.art », (ISBN979-10-351-0828-1, lire en ligne), p. 27–46
↑Alain Bensoussan, La plume et l'acier : les écrivains-combattants de la Grande Guerre tombés au champ d'honneur : 562 noms inscrits au Panthéon, Paris/14-Condé-sur-Noireau, L'Harmattan, , 672 p. (ISBN978-2-343-16006-1, lire en ligne)