Né en 1889, Joseph Arène fait ses études au lycée de garçons de Nîmes puis à la Faculté de médecine de Lyon[2], où il soutient une thèse en 1914[3].
En 1914, il est volontaire dans une unité médicale, où il s’illustre en obtenant trois citations[2]. Envoyé sur le front d’Orient en 1916, il y reste jusqu’en 1919[2].
De retour à Bagnols-sur-Cèze, il s’installe comme médecin[2]. Il est élu maire de la ville dès 1919, mais n’occupe ce poste qu’un an ; il est ensuite conseiller général du canton de Bagnols-sur-Cèze de 1920 à 1926[2]. Il se retire de la vie civile dès 1926 pour ne plus se consacrer qu’à la médecine[2]. Travaillant au dispensaire, il ouvre ensuite une clinique de radiologie[2].
En 1939, il est mobilisé comme médecin-chef de l’hôpital d’Uzès, puis rejoint l’année suivante Tournon[2]. Démobilisé en juillet, il cherche à convaincre ses confrères médecins d’entrer en résistance ; ainsi accueille-t-il Pierre Rouquès dans sa clinique[2]. Il rédige des certificats médicaux permettant de protéger des personnes menacées d’arrestation[2]. Fin 1943, il fonde une antenne du Front national dans la région de Bagnols[2]. Ce groupe ayant été démantelé quelques mois après, il prend contact avec Henri Warryn
responsable des Mouvements unis de la Résistance de l’arrondissement[2]. En , Michel Bruguier les désigne pour remplacer des dirigeants ayant dû quitter leur poste ; Arène prend en charge l’organisation des services de santé clandestins dans le Gard rhodanien[2]. Il mobilise le personnel de la clinique Conti, mais aussi un réseau de médecins et d’infirmières des alentours[2]. Risquant l’arrestation, il doit quitter Bagnols pour se réfugier dans une ferme du Pin jusqu’en [2].
Après la Libération, il organise la formation du comité local de libération de Bagnols dont Oscar Savournin prend la tête[2]. Il est nommé quelques jours après au comité départemental au titre du MLN[2]. Dès le , il s’élève avec Louis Duplan contre les excès de l’épuration et demande la fin de la justice d’exception des
cours martiales[2].
Il démissionne du CDL dès , pour s’engager comme médecin commandant et continuer le combat[2]. Après la fin des hostilités, il obtient la médaille de la Résistance et rentre à Bagnols où il fonde une clinique obstétricale[2].
Il meurt en 1976. Sa fille Simone avait également pris part à la Résistance.
Claude Émerique, « Arène Joseph dit Mistral, Baret », dans La Résistance dans le Gard (DVD-ROM), Paris, Association pour des études sur la résistance intérieure, (ISBN978-2-915742-23-7) — notice individuelle non paginée.