Il se rend d'abord à la baie James, où les Oblats ont établi des missions. À Fort Albany (Ontario), il fonde la première résidence permanente, avec le père Fafard et le frère Grégoire Lapointe. Puis il est assigné à Weenisk (situé à l'embouchure de la rivière Weenisk, en Ontario), 644 km plus au nord, sur le versant ouest de la baie James. L'année suivante, il fonde le poste d'Arrawapiscat, à mi-chemin entre Weenisk et Albany (situé à l'embouchure de la rivière Albany, qui se jette dans la baie James, en Ontario)[2].
En 1898, le père Guinard est assigné à Maniwaki. Sa fonction est de superviser l'édition d'un catéchisme en langue crie. Il remplace alors le père Jean-Pierre Gueguen, qui s'est dévoué longtemps auprès des Têtes-de-Boule de la Haute-Mauricie. De 1907 à 1928 il est chargé de la mission de Waswanipi (plus au nord et difficilement accessible), en remplacement du père Lemoine. Avant la construction du Chemin de fer transcontinental (qui atteint Hervey-Jonction en 1907, La Tuque en 1909, Senneterre en 1912, Amos en 1913, et La Sarre en 1917), la seule voie de ravitaillement de Waswanipi était via Fort Rupert, au bord de la baie James. Lors des travaux de construction du Chemin de fer transcontinental, il est interprète entre fonctionnaires et Amérindiens.
Pendant les trente ans où il se consacre aux missions cries et algonquines de l’Est, en Haut-Saint-Maurice, il perfectionne sa maîtrise des langues amérindiennes. En 1960, paraît l’ouvrage Les noms indiens de mon pays : Leur signification, leur histoire, dans lequel il se porte à la défense des langues amérindiennes.
Il a aussi rédigé ses mémoires en 1943 au cours d’une année de ressourcement à la demande de son supérieur, le père Eugène Guérin. L’ethnologue Serge Bouchard a signé une présentation de ses Mémoires d’un père oblat (réédités sous le titre des Mémoires d’un simple missionnaire : le père Joseph Étienne Guinard, 1864-1965), qui propose une mise en contexte remarquable de la contribution de Guinard et de son époque.
Au moment d’écrire Les noms indiens de mon pays, en 1960, il est le doyen des oblats canadiens et un des plus vieux prêtres du monde. Il meurt en 1965.
Bibliographie
Entre l'assommoir et le godendart : les Atikamekw et la conquête du Moyen-Nord québécois : 1870-1940, éd. Septentrion, 2003.
Les noms indiens de mon pays : leur signification, leur histoire, éd. Rayonnement, [1960 ?]
Serge Bouchard, Mémoires d'un simple missionnaire : le père Joseph-Etienne Guinard, O.M.I., 1864-1965, Québec, Ministère des affaires culturelles, coll. « Civilisation du Québec », , 229 p. (ISBN978-2-5510-3760-5, OCLC13004787)
Claude Gélinas, La gestion de l'étranger : les Atikamekws et la présence euro-canadienne en Haute-Mauricie : 1760-1870, éd. Septentrion, 2000.
Etienne Le Roy (dir.), La Terre et l'homme - espaces et ressources convoités, entre le local et le global (acte de congrès), Karthala, , 324 p. (ISBN978-2-8111-0858-8).
Annexes
Notes
↑Le premier missionnaire de la Haute-Mauricie a été le père Jacques Buteux, jésuite, mis à mort par un groupe d'autochtones de cette région.