Après la mort de son père, capitaine de la marine, provoquée par la malaria dans les Caraïbes, la famille déménage à Southold, à Long Island. Trois ans plus tard, Ledyard rejoint son grand-père à Hartford (Connecticut), où il rentre à l'école. Son grand-père meurt avant que Ledyard atteigne l'âge de 20 ans et, peut-être en raison de son libertinage, le plus gros de l'héritage revient à un de ses jeunes frères.
Ledyard rentre brièvement au Darmouth College, alors ouvert depuis seulement trois ans, le . Il le quitte deux mois, en août et septembre de la même année, sans aucune permission, pour mener une expédition, et abandonne finalement le collège en mai 1773. Il s'est notamment construit son propre canoë et a descendu le Connecticut jusqu'à la ferme de son grand-père. Finalement, il décide d'entreprendre un voyage, en tant que simple marin, voyageant jusqu'à Gibraltar, la Côte des Barbaresques et les Caraïbes. Lors de son voyage suivant, il embarque en Angleterre, puis est incité à rejoindre la Royal Navy dans l'infanterie de marine.
Toujours marin au sein de la Royal Navy, Ledyard est envoyé en Amérique du Nord pour se battre lors de la Guerre d'indépendance des États-Unis. Au lieu de cela, il déserte, retourne à Hartford et commence à écrire son journal du dernier voyage du Capitaine Cook. Il est publié en 1783, cinq ans après avoir visité Hawaï[2] et devient le premier travail protégé par le droit d'auteur aux États-Unis (dans les faits, il est protégé par l'État du Connecticut par un acte législatif spécial ; le droit d'auteur ne fut introduit qu'en 1790). Aujourd'hui, ce travail est annoté dans les bibliographies des livres rares comme le tout premier récit de voyage décrivant Hawaï à être publié en Amérique[2].
Le commerce des fourrures
Ledyard ayant noté que les fourrures de loutre des mers de l'Amérique du nord-ouest atteignent des prix extrêmement élevés à Macao, il fait pression durant le début des années 1780 pour la formation d'une compagnie de commerce de la fourrure. Il suggère d'échanger des fourrures contre de la soiechinoise et de la porcelaine qui peuvent ensuite être vendues aux États-Unis. Bien que son partenariat avec le financier de PhiladelphieRobert Morris échoue, il pose les bases d'un futur échange avec la Chine.
Ledyard quitte les États-Unis en juin 1784 pour trouver des bailleurs de fonds en Europe. À Paris, il crée un partenariat avec John Paul Jones ; pourtant, les fruits de cette aventure échouent à leur tour.
Voyage autour du monde
À Paris, Ledyard conçoit un plan d'exploration remarquablement audacieux avec les encouragements de Thomas Jefferson, puis de l'ambassadeur américain, et le soutien financier du marquis de La Fayette, du botanisteJoseph Banks et du beau-fils de John Adams, William Smith. Jefferson suggère que Ledyard explore le continent américain en voyageant à travers la Russie, en traversant le détroit de Bering et en prenant la direction du sud à travers l'Alaska puis l'ouest-Américain jusqu'en Virginie.
De retour à Londres, Ledyard rencontre l'African Association puis recrute des explorateurs pour l'Afrique. Il propose une expédition depuis la mer Rouge vers l'océan Atlantique en suivant les traces du major Daniel Houghton[3]. Il arrive à Alexandrie en , mais l'expédition met du temps à se mettre en route et Ledyard meurt d'une dose trop forte de vitriol[4] au Caire, en Égypte, le . Il est enterré dans une tombe anonyme.
Annexes
Bibliographie
The Last Voyage of Captain Cook: The Collected Writings of John Ledyard, éd. James Zug, National Geographic Adventure Classics, National Geographic Society, 2005
Voyages de MM. Ledyard et Lucas en Afrique, entrepris et publiés par ordre de la Société anglaise d'Afrique, traduit de l'anglais par AJN Lallemant, Paris, Déterville, 1804
↑Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 297
↑ a et b(en) John W. Perry, « Captain Cook's American », Hana Hou vol. 5, n° 3, juin/juillet 2002
↑Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 273
↑Alain Ricard, Voyages de découvertes en Afrique, Éditions Robert Lafont, 2000, pages 6 à 9.
Liens externes
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