Second fils de Walter John Clement Austen, charpentier, et de Priscilla Jane Hooker, fille d'un laboureur. John Archibald Austen devient d'abord l'apprenti de son père, mais en 1906, comme il est par ailleurs doué pour le dessin, son père décide de l'envoyer à Londres pour travailler dans la confection de meubles et les arts décoratifs. En arrivant dans la capitale, il s'inscrit à des cours du soir pour se perfectionner en dessin et découvre le travail d'Aubrey Beardsley, l'esthétisme, et les créations Art nouveau[1],[2].
Il devient proche du cercle de Dorothy Richardson, qui était alors composé de figures bohémiennes assez excentriques, comme Alan Odle et Austin Osman Spare. Il adopte leurs codes vestimentaires et portent les cheveux très longs. Richardson l'apprécie beaucoup. Il épouse le 15 avril 1919, Ruby Florence Thomson dite « Tommy », qui deviendra l'un de ses modèles[2]. Il expose dès la fin des années 1910 à la Royal Society of British Artists, dont il devient membre en 1921. Il vit à cette époque à St John's Wood et a pour voisin Odle et Dorothy Richardson[3].
Sa production destinée à l'illustration d'ouvrages est dès lors très importante, elle comprend sur une période de 25 ans, près d'une cinquantaine de livres, sans compter les collaborations à des périodiques (Penny Illustrated Paper(en), Everyman, Radio Times[4], The Golden Hind, etc.), et à des éditions bibliophiliques tirées à peu d'exemplaires. Austen signe une anthologie poétique illustrée en 1924 intitulée Rogues in Porcelain, A Miscellany of 18th Poems (Chapman & Hall), puis expose avec Odle, et Harry Clarke en 1925, grâce à l'influent critique Haldane MacFall[3],[5]. De son côté, Richardson lui consacre une étude, John Austen and the Inseparables, publiée chez William Jackson en 1930, l'année où Austen, très malade, et Tommy, décident de quitter Londres et partir vivre dans le Kent, à New Romney[1]. Dans son essai, Richardson constate avec acuité que dès 1925, le style d'Austen s'est totalement émancipé de Bearsdley[6].
Avec le temps, il se met à la gravure sur bois mais n'abandonne pas le dessin ; son art s'exporte auprès des éditeurs américains[7]. Il décroche également un poste d'enseignant à la Canterbury and Thanet Schools of Art. En 1937, il publie un manuel, The ABC of Pen and Ink Rendering, dans lequel, à propos de ses contemporains, il consacre huit pages à Odle, signe d'une admiration intacte, contre une seule à Eric Fraser ou Rockwell Kent[1].
Juste avant la guerre, sa santé se détériore à nouveau ; lui et sa femme décident de déménager, louant une nouvelle maison, The Rose Cottage, à Hythe (Kent)[1]. Austen va y vivre dix ans, jusqu'à sa mort, ne cessant de travailler, mais les commandes sont rares. Les années d'après guerre sont particulièrement dures pour lui : de plus en plus affaibli, il fait appel à ses amis qui lui obtiennent une pension (Civil List' pension). Au moment de son décès en 1948, certains journaux comme The Sunday Times, le cite comme un « important graveur et illustrateur ». Son épouse meurt à Folkestone le 17 août 1967[2],[3].
Sélection d'ouvrages illustrés
Ralph Holbrook Keenm, The Little Ape and Other Stories, Henderson, 1921.
William Shakespeare, Hamlet, Selwyn & Blount, 1922.
↑(en) « An Exhibition by Three Book Illustrators: John Austen, Harry Clarke and Alan Odle », in: The Studio, vol. 89, no 386, 15 mai 1925, p. 261.
↑« [Austen] celebrates, in 1925, his final escape from the influence of Beardsley: an influence visibly waning in the work produced towards the end of his London period », in: D. Richardson (1930), p. 19-20.
↑« Éditions américaines illustrées... », in: Beaux-arts, Paris, 31 décembre 1937, p. 2.
Annexes
Bibliographie
Martin Steenson, « The Book Illustrations of John Austen », in: Antiquarian Book Monthly Review, vol. 11, no 6, juin 1982, p. 222–223; 225–227.
Martin Steenson, John Austen's Biography and Bibliography, in: The Imaginative Book Illustration Society's Studies in Illustration, no 27, 2004.