Johann Andreas Stein, né le à Heidelsheim (actuellement Bruchsal), mort le à Augsbourg, est un facteur allemand d'instruments à clavier, un personnage central dans l'histoire du piano[1].
Biographie
Il apprend son métier en partie à l'atelier Silbermann à Strasbourg, où il travaille pour Jean-André Silbermann.
Il s'installe à Augsbourg, où il occupe aussi les fonctions d'organiste.
Il ne construit pas uniquement des pianos, mais aussi d'autres instruments à clavier, dont certains nouvellement inventés.
Un instrument extraordinaire, le « Poli-Toni-Clavichordium », combinait un grand clavecin avec un piano.
En 1772, il construit le "Melodika", un petit orgue où le toucher de l'interprète pouvait agir sur le volume.
En ce qui concerne le clavecin — il en construit vingt-et-un entre 1750 et 1777 —, il n'en reste aucun. Dans la famille des cordes pincées subsistent cependant deux instruments imposants et étonnants (vis-à-vis)[2], combinant un clavecin et un piano-forte se faisant face et imbriqués le long de leurs éclisses courbes. Le plus ancien (1777) possède un clavier côté piano-forte et trois claviers côté clavecin (l'un d'entre eux peut actionner le mécanisme du piano) ; l'étendue est de cinq octaves, la disposition 1 × 16', 2 × 8', 1 × 4' avec dogleg pour l'un des 8' et le très rare jeu d'arpichordum. Le second est plus simple, avec seulement deux claviers pour la partie clavecin. Le vis-à-vis ne possède aucune décoration particulière, ni même rosace. La menuiserie est des plus dépouillées et le bois laissé au naturel.
En 1777, à Augsbourg, Stein fait la connaissance de Mozart[3]. Mozart a utilisé les pianoforte de Stein lors d'une performance publique du triple concerto donnée le 22 octobre[4], les trois solistes étant Mozart, l'organiste de la cathédrale Demmler et Stein[5]. Mozart a fait l'éloge des pianos de Stein dans une lettre à son père[3].
Vers la fin de sa vie, surtout à partir de 1790, son activité est en grande partie reprise par sa fille Nannette Streicher. Les pianos de Stein ont servi de modèles à des facteurs contemporains tels que Philip Belt et Paul McNulty.
↑(en) Edwin Ripin, Howard Schott, John Barnes, Grant O'Brien, William Dowd, Denzil Wraight, Howard Ferguson et John Caldwell, Early keyboard instruments, New York, W. W. Norton & C°, coll. « The New Grove Musical Instruments Series », , 3e éd., 313 p. (ISBN0393305155), p. 184.
↑ a et bThe Letter of Wolfgang Amadeus Mozart (1769-1791). In Two Volumes. Vol. 1. By Wolfgang Amadeus Mozart. Translated, from the Collection of Ludwig Nohl, by Lady Wallace. New York and Philadelphia, 1866 URL: https://www.gutenberg.org/files/5307/5307-h/5307-h.htm
↑Review in Augsburgische Staats und Gelehrten Zeitung 28 Oktober 1777