Jennie Tourel, née le à Vitebsk (Biélorussie dans l'Empire russe) et décédée à New York le , est une cantatricemezzo-soprano connue pour ses interprétations aussi bien à l'opéra qu'en récital.
Biographie
Née à Vitebsk Jennie Davidovitch (en russe Давидо́вич), elle jouait dans sa jeunesse de la flûte et avait commencé l'étude du piano. Sa famille quitte la Russie après la révolution d’Octobre et s'installe temporairement près de Danzig avant de se fixer à Paris, Jennie continue l'étude du piano et envisage une carrière de concertiste. C'est dans cette ville qu'elle commence à prendre des leçons de chant avec Anna El-Tour (Анна Эль-Тур), professeur russe naturalisée française puis décide de se consacrer à une carrière de chanteuse. Elle choisit le pseudonyme de Tourel en intervertissant les deux syllabes du nom de son professeur.
Jennie Tourel fait ses débuts en 1931 à l'Opéra russe de Paris puis interprète à l'Opéra-Comique le rôle de Carmen (), puis ceux de Mignon, Jacqueline (dans Le médecin malgré lui de Gounod), Djamileh (1938), Charlotte (dans Werther de Massenet) et Marceline (dans Les Noces de Figaro) en 1940. Elle a créé trois rôles à la Salle Favart: Labryssa dans Tout Ank Amon (), Missouf dans Zadig () et Zouz dans La nuit embaumée ()[1].
En Amérique, elle a fait ses débuts au Civic Opera House de Chicago dans Lorenzaccio d'Ernest Moret en 1930.
Dans les dernières années de sa vie, la cantatrice se consacre au récital où elle excelle, en particulier dans le répertoire français. Elle a également enseigné à la Juilliard School de New York où elle a notamment donné des cours à Barbara Hendricks[2]) et à la Aspen School of Music dans le Colorado. Son dernier rôle à l'opéra a été Doña Marta lors de la création de Black widow de Thomas Pasatieri, à l'opéra de Seattle en 1972. Elle est décédée à New York le .
Bibliographie
Alain Pâris (préf. Alain Pâris), Dictionnaire des interprètes et de l’interprétation musicale au XXe siècle, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1985, 1989, 1995), 4e éd. (1re éd. 1982), 1278 p. (ISBN2-221-08064-5)