Après des études de photographie à l'École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris, Jeanne Puchol exerce dans le graphisme publicitaire, l'illustration et la bande dessinée[1]. En 1983, elle publie sa première bande dessinée, Ringard !, et illustre un roman policier de Jim Thompson, Groom, pour les Éditions Futuropolis[1]. Elle publie plusieurs autres albums chez Futuropolis et illustre Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx en 1991.
Collaboratice d'(À suivre) à partir de 1993, elle y prépublie la série humoristique Judette Camion, scénarisée par Anne Baraou, qui est par la suite collectée en album[1]. Pour le magazine PLG, elle crée Chimères et, en solo, Ici, la bouchère ne se noie pas, qui devient ensuite le diptyque La Bouchère[1], les aventures d'une bouchère dans l'Espagne de l'Inquisition (Éditions de l'An 2, 2003-2004). S'associant avec Catherine Cazalé (scénario), Puchol dessine une biographie en bande dessinée de Jean Monnet : Jean Monnet, bâtisseur d'Europe (Éditions de l'An 2, 2006)[2].
Sur un scénario de Rodolphe, elle dessine un tome des Abîmes du temps (2008) ; tous deux collaborent de nouveau pour la série Assassins (2009-2010)[1],[3]. En 2008, sur un scénario de Philippe Thirault, elle participe à l'album collectif Les enfants sauvés[4]. Avec la scénariste Valérie Mangin, elle publie Jeanne d'Arc : l'épée (Dupuis, 2011), une bande dessinée historique[5] rééditée ensuite sous le titre Moi, Jeanne d'Arc (Des Ronds dans l'O, 2012). La même année, avec Charonne - Bou Kadir, l'artiste retrace l'affaire de la station de métro Charonne le [6]. Cet ouvrage, publié dans une collection de sciences humaines et traitant de la guerre d'Algérie, remporte le prix Artémisia le [7].
Par la suite, elle collabore avec Laurent Galandon pour Vivre à en mourir (2014), récit sur Marcel Rayman (Le Lombard)[8], ainsi que Interférences (2018), l'histoire des radios pirates[9]. Entretemps, sur un scénario de Laurent-Frédéric Bollée, Jeanne Puchol illustre Contrecoups - Malik Oussekine (Casterman, 2016)[10] qui narre la répression policière d'une manifestation en 1986 au cours de laquelle Malik Oussekine perd la vie[11],[12].
En tant qu'illustratrice, elle a signé plusieurs ouvrages destinés à la jeunesse sur les métiers, rédigés par Pascale de Bourgoing.
Féministe engagée, elle cosigne avec Nicole Claveloux, Florence Cestac et Chantal Montellier un pamphlet intitulé Navrant, publié dans Le Monde en 1985. Ce texte dénonce les dérives d'une bande dessinée racoleuse et sexiste. Elle réitère en en cosignant Les Dessinatrices oubliées avec Nicole Claveloux et Catherine Beaunez[13]. Il s'agit cette fois de dénoncer la quasi absence de femmes auteur dans une sélection des meilleures bandes dessinées que Le Monde avait publiée quelques jours auparavant. Elle participe à des ouvrages collectifs en faveur des droits des femmes, comme En chemin elle rencontre... (éd. Des ronds dans l'O) ainsi que le recueil Féministes (Vide Cocagne, 2018)[14].
Les Abîmes du temps (rééd. sous le titre Dock 21) T7 : Le Temps volé, scénario de Rodolphe, Drugstore, coll. « Vent des savanes », 2008. (ISBN978-2-226-17136-8)
Jeanne d'Arc t.1 : L'Épée, scénario de Valérie Mangin, Dupuis, 2011 (ISBN978-2-8001-4870-0). Cet album est repris en 2012 avec sa suite une édition intégrale sous le nom Moi, Jeanne d'Arc, aux éditions Des ronds dans l'O. (ISBN978-2-917237-34-2)
Charonne - Bou Kadir, Tirésias, coll. « Lieu est mémoire », 2012. (ISBN2-915293-72-4)
↑Philippe Ménard, « Bande dessinée. Catherine Cazalé et Jeanne Puchol soulignent à travers une BD le rôle joué par sa ville natale, Cognac, dans l'histoire du père de l'Europe », Sud Ouest, .