Serré de Rieux est notamment l'auteur de La Chasse du cerf, divertissement mis en musique par Jean-Baptiste Morin, créé en devant Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, princesse de Conti, puis chanté devant le roi Louis XIV à Fontainebleau le , pour la Saint-Louis. On lui doit aussi, entre autres publications, un Poème sur la musique (1714) et Apollon ou l'Origine des spectacles en musique (1733), en vers également.
C'est en 1734 que Serré de Rieux publia son ouvrage le plus connu : un recueil de poèmes, dédié au roi Louis XV, Les Dons des Enfans de Latone[2], dans lequel apparaissent des fanfares de chasse, œuvres notamment du marquis Marc-Antoine de Dampierre, maître de la vénerie royale, et de Jean-Baptiste Morin. Le Poème sur la musique de 1714 y figure, présenté dans une version actualisée. Le poète l'avait écrit pour tenter de calmer la polémique et donner son point de vue dans une des principales querelles esthétiques de son temps : il y proposait de réunir la musique italienne et la musique française.
A la lecture des Dons... et de l’Inventaire après le décès de J.B. Morin, on constate aussi que les opéras italiens de Georg Friedrich Haendel, produits à Londres dans la décennie 1720-1730 environ, avaient déjà franchi la Manche et étaient très appréciés par les deux hommes. L'Angleterre était à la mode.
En , peu avant sa mort, Serré de Rieux constitua Le Triomphe de l'amour et de l'hymen. Idilleparodiée, en musique[3], à partir d'extraits pris chez différents compositeurs. Il s'agissait pour le librettiste d'adapter des paroles originales sur des œuvres existantes.
Il a publié, en outre, Les Désespérés, histoire héroïque (1732), traduit de l'original italien de Jean-Ambroise Marini, et Maximes et réflexions nouvelles, avec une traduction nouvelle en vers de l'Essai sur l'homme de Pope (1739), traduit de l'anglais.
De 1701 à 1713, François-Joseph de Seré habita à Paris, dans le quartier du Marais, l'actuel hôtel Barbes (anciennement hôtel de Seré), situé 33 rue des Francs-Bourgeois, puis, à partir de 1721-1722, il vécut dans son château de Rieux, près de Tillé et de Beauvais, jusqu'au début de 1744.
Son fils Pierre-François Seré de Rieux (vers 1699-1757), issu d'un premier mariage avec Anne-Elisabeth David[4], fut lieutenant des Gardes-Françaises de 1719 à 1724, date à laquelle il épousa Elizabeth de Veteris du Revest (1695-1737)[4], fille cadette de Scipion de Veteris du Revest, contrôleur général de la Banque Royale et contraint à la démission après la faillite de la banque de Law en 1720. Il eut 7 enfants, dont Marie-Elizabeth (1724-1795) qui deviendra Madame de Seré-Jullienne[5], et Antoine-Charles Seré de Rieux (1736-1774), mousquetaire du Roi, auteur en 1763 d'un recueil de poèmes intitulé "Oeuvres diverses meslées de prose et de vers dediées a Madame la marquise de Rumigni"[6] et en 1764 d'un "Poème sur la galerie de M. de Julienne" [7].
François-Joseph de Seré, quant à lui, avait épousé en secondes noces en 1718 Marie-Mitilde-Victoire de Veteris du Revest[8], dont il eut une fille Marie-Mitilde-Marguerite (1720-1785) devenue Mme Le Duc de Saint-Clou[9]. C'est chez elle que François-Joseph de Seré (alias Jean Serré de Rieux) mourut en 1747 à Versailles, rue de l'Orangerie. Marie-Mitilde-Marguerite de Saint-Clou fut également compositrice. On a d'elle un rondeau instrumental, qui figure dans l’Idille de 1747.
Notes et références
↑Il n'est pas né à « Rieux dans l'évêché de Toulouse », comme l'a écrit par erreur Don Jean Pietri, en se référant à la Biographie universelle des musiciens de François-Joseph Fétis (Paris, 1860, vol. 8, p. 21). Cf. l'article « Serré (Jean de) », dans cette Biographie universelle. Cf., de Don Jean Pietri, L'héritage de Dampierre, tiré à part, extrait de Vénerie, Revue de la Société de Vénerie, n° 27, 3e trimestre 1972. Cf. aussi son texte de présentation de l'enregistrement de La Chasse du Cerf (Jean-Baptiste Morin, compositeur; Jean-François Paillard, direction; 1969; Erato STU 70541).
↑Partition en grande partie autographe, à la BnF, Paris.
↑ a et bSource : actes du notaire Martin Bouron, Paris, aux Archives nationales.
↑Elle est peinte en portrait avec son époux François, dans un tableau d'Antoine Coypel, aujourd'hui au Metropole Museum of Art de New-York. https://www.metmuseum.org/art/collection/search/441183. François de Jullienne, mort jeune était le fils de Jean de Jullienne, directeur de la manufacture des Gobelins et grand collectionneur d'art, ami de Watteau. Le journal (1773-1777) de Marie-Elisabeth de Seré-Jullienne fut retrouvé par Mgr Julien Loth qui en publia un extrait avec de nombreux commentaires dans le Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen - 1er janvier 1906 (BNF).
↑La Marquise de Rumigny, veuve en 1761 de Jean-Baptiste Marc Élisabeth Gueulluy de Rumigny âgée d'à peine 21 ans, venait de donner naissance à son unique fils qui épousera plus tard Marie Julie Hatte de Chevilly, la nièce d'Antoine-Charles de Seré. Source: Etat civil de Rumigny.
↑Née vers 1688 elle était la fille aînée de Scipion de Veteris du Revest et de Mitilde Priuli, noble vénitienne. Connue comme claveciniste amateur, elle habitait l'Hôtel de Nevers avec sa famille avant son mariage. Elle mourut au château de Mainneville (Eure) le 30 avril 1731 chez un cousin de Jean de Seré : le marquis de Dauvet de Mainneville (Sources : Etat civil de l'Eure, Registres paroissiaux, BMS, année 1731 ; Le Compositeur orléanais Jean-Baptiste Morin, par François Turellier, 1er juin 1997, Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, p. 10 (à consulter à la BnF, entre autres).
↑Née le , quelques mois avant la faillite de Law, elle mourut le . Elle avait épousé Thomas-Gabriel Le Duc, seigneur de Saint-Clou, par contrat de mariage daté des 24 et 26 juin 1741 (Sources : actes du notaire Martin Bouron, aux Archives nationales).
Voir aussi
Bibliographie
François Turellier, « Le Compositeur orléanais Jean-Baptiste Morin (1677-1745) », in Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, 1997, no 115.
François Turellier, Jean-Baptiste Morin, compositeur français (1677-1745), thèse inédite, Paris-IV-Sorbonne, 1999, 938 p.
Discographie
Éd. 1969 : J.B. Morin, La Chasse du Cerf, Soli, Chorale Philippe Caillard, Le Rallye Louvarts, Orchestre de chambre Jean-François Paillard (Disque Era STU 70541) ; Éd. 1970 : Id. (Erato MUS 19002) ; Rééd. en CD (1996 puis 2009) : La Chasse du Cerf (Erato Classics SNC. O630-13735-2 ; Warner Music. DL 2009).