Jean de Sassenage, décédé en , le 4 ou le 12, est un chartreux de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle, fait évêque et prince de Grenoble, sous le nom de Jean Ier.
Biographie
Origines
Jean de Sassenage (Joannes de Cassenatico[1], Joannes Cassenaticus[2]) appartient à la famille dauphinoise de Sassenage. Sa date de naissance n'est pas connue. Il serait le fils, selon Nicolas Chorier (Histoire généalogique de la maison de Sassenage, 1669), de Guigues II, seigneur de Sassenage et d'Ainarde[3], ce que reprend l'érudit local Edmond Maignien (1870)[4].
Dans le conflit opposant le pape Alexandre III à l'empereur du Saint-Empire, Frédéric Ier (cf. Lutte du sacerdoce et de l'Empire), il soutient le parti alexandrin[7],[8]. Cependant le siège épiscopal de Grenoble est entre les mains du parti impérial avec l'évêque Geoffroy, que le pape excommunie pour désigner Jean de Sassenage comme successeur[2],[8],[7]. En raison du pouvoir de l'Empereur qui a placé la cité sous sa protection, Jean doit attendre la mort de l'évêque pour lui succéder[9].
Le traité, signé en entre le Pape et l'Empereur, permet à l'évêque « de rentrer en grâce auprès de Frédéric »[9]. L'année suivante, le 13 des calendes de septembre 1178 (), l'évêque de Grenoble obtient la confirmation des droits obtenus par l'évêque Geoffroy, en 1161[9],[13].
Il souscrits aux côtés des autres prélats de la province de Vienne, au Troisième concile du Latran (1179)[14],[15]. Il participe en tant que juge à résoudre le conflit opposant l'Église de Genève au comte de Genève (1184, 1188)[16].
Lors de la mort du comte Albéric Taillefer de Toulouse, en 1183, son épouse, la Dauphine Béatrice d'Albon, épouse en secondes noces Hugues III de Bourgogne, qui hérite du titre comtal de Grenoble[17]. Rapidement une « querelle » éclate entre les deux hommes à propos de terres, dont les suites trouvent une issue pacifique[17]. La Dauphine, qui perd son nouvel époux, parti en croisade, et elle prend la régence du Dauphiné au nom de son jeune fils, André Dauphin[18].
La fin de son épiscopat est marquée par l'inondation de Grenoble en 1219, dans la nuit du 14 au [19]. L'évêque, « âgé de plus de quatre-vingt ans », rédige un mandement à ses fidèles[19], intitulé « Diluvium et destructio civitatis Gratianopolis, ac diversio pontis supra Isarnam, anno MCCXIX, die XIV septembris »[20].
Mort et succession
Le Regeste dauphinois (1913) indiquait un « Obit de Jean, chartreux, évêque de Grenoble », le (1195)[21]. Cependant l'ouvrage poursuit de le mentionner à travers les documents jusqu'en 1220.
Jean de Sassenage meurt le 4 (ou le 12) /20, selon le Regeste dauphinois[5]. La Gallia Christiana enregistre l'année de sa mort en 1220. L'historien Auguste Prudhomme (1888) indique que le prélat est mort le [22]. Le site de généalogie Foundation for Medieval Genealogy donne la date précise du [23].
Un autre chartreux de la Grande Chartreuse, Guillaume lui succède sur le trône épiscopal où il ne reste qu'une année avant de mourir[24], lui même remplacé par Pierre, qui reste à peine deux ans sur le siège[22].
Notes et références
↑ ab et cJules Marion, « Cartulaires de l'église-cathédrale de Grenoble, dits Cartulaires de saint Hugues », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 32, no 1, , p. 107, 421 (lire en ligne, consulté en ).
↑ a et bNicolas Chorier, Histoire généalogique de la maison de Sassenage : branche des anciens comtes de Lyon et de Forez, Grenoble, J. Nicolas, , 542 p. (lire en ligne).
↑Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 112-113, acte no 410.
↑Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 117-118, acte no 429 Sentence arbitrale d'Aix ; 122-123, acte no 444, Décision arbitrale de Genève.
Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, ..
Edmond Maignien, Notes historiques sur l'évêché de Grenoble de 1151 à 1237 : Geoffroy, Jean Ier de Sassenage, Guillaume Ier, Pierre Ier de Sessins, Soffrey, Grenoble, Imprimerie de Prudhomme, , 19 p. (lire en ligne), p. 5-11, « Jean Ier de Sassenage »..