« Il précha avec succès et on a imprimé en 1740 ses Sermons Panégyriques et Mandemens en 2 volumes. Ce prélat étoit de plus littérateur. Une harangue qu'il prononça devant le Roi le 17 septembre 1730 comme membre de l'assemblée du clergé servit de prétexte à des clameurs ridicules. Des gens qui vantoient leur zèle pour la religion lui reprochèrent d'avoir dit que le règne de S.M. est fondé sur la catholicité et doit toujours se soutenir par les mêmes principes. Cette proposition qui a un sens très religieux et très vrai blessa ces catholiques scrupuleux. L'abbé Pucelle le dénonça au parlement ; l'évêque se justifia par une lettre du 18 novembre au cardinal de Fleury[1]. »
Le duc de Saint-Simon ne semble pas avoir été tendre avec ce prélat en profitant pour louer son prédécesseur Fléchier : « Nîmes fut donné à l'abbé de La Parisière, qui le paya bien à son protecteur, et qui se rendit aussi célèbre en forfaits que Fléchier, son prédécesseur, l'était devenu par son esprit, sa rare éloquence, sa vaste érudition, et sa vie et ses vertus épiscopales. » En 1715, il juge d’ailleurs l’évêque « homme de la condition la plus obscure, et dont le savoir ne consistait qu'en manèges et en intrigues […]. Ce malheureux, abhorré partout et dans son diocèse, y mourut banqueroutier, et en homme sans foi ni loi, quelques années après. »
Iconographie
Le portrait de Jean VIII César Rousseau de La Parisière a été peint par Hyacinthe Rigaud en 1711 contre 150 livres, somme correspondant à un buste[2]. Le maître ne réalisa visiblement que le visage, laissant à Louis Nicolas de Bailleul le soin de copier la vêture d'après celle, antérieure, d'un autre évêque. Il reçut 12 livres pour ce travail[3].
L'œuvre fut gravée en buste par Jean-Baptiste-Antoine Guélard (1719-vers 1755) après 1736[4]. Une huile sur toile attribuée à Rigaud est conservée au musée Fabre de Montpellier[5] Il est représenté en buste, de trois quarts à gauche, vêtu de son camail doublé de rouge, avec croix pastorale et rabat blanc et correspond tout à fait à la gravure en contrepartie de Guétard.
Pierre Joseph Picot, « Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, pendant le dix-huitième siècle », Paris, 1816, t. 4, p. 159-160.
M. E. Bondurant, « Les portraits des évêques Séguier, La Parisière et Colbert », dans Mémoires de l’Académie de Nîmes, VIIe Série, Tome XXXVI, Année 1913.
Marcel Roux, « Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle », Paris, 1931, t. XI, p. 53, no 46.
Notes et références
↑Pierre Joseph Picot, Mémoires pour servir a l'histoire ecclésiastique, pendant le dix-huitième siècle, Paris, 1816, t. 4, p. 159-160,
↑« Mr l'évesque de Nisme. Rousseau de La Parisière. Hab[illement]. Rép[été] ». J. Roman, Le livre de raison du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, 1919, p. 159
↑J. Roman, op. cit.", p. 162. On note dans les livres de comptes en 1711 plusieurs travaux relatifs à ce portrait : « Une [copie] de Mr l’évesque de Nisme » pour 75 livres et une autre, par Bailleul, contre 24 livres (« Une coppie de l’évesque de Nismes »).
↑Dans la bordure de l’ovale, la lettre suivante : « JEAN CESAR ROUSSEAU DE LA PARISIERE, EVEQUE DE NIMES, MORT LE 15 NOVEMBRE 1736 ». Sur le plat du socle, de part et d’autre d’une composition aux armes : « H. Rigaud Pinx. - Guétard sculp. » Peintre et graveur à l'eau-forte et au burin, Guétard travaillait à Paris au cours des années 1733-1755
↑. H. 78 ; L. 64. Inv. 37-2-2. Legs Albert Giniez (1937).
↑Huile sur toile. H. 97 ; L. 73 cm. Signée en bas à gauche : « C natoire f ». Vente Paris, hôtel Drouot (Tajan), 21 juin 2005, lot. 65