Jean Doise

Jean Doise
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
Viroflay
Nom de naissance
Jean Jules Gaston Doise
Nationalité
Formation
Activité

Jean Doise, né à Marseille le et mort à Viroflay[1], [2] est un chef d'entreprise et historien français. Spécialiste des questions de sidérurgie en Europe, il a tenté de contextualiser l'affaire Dreyfus avec le développement de nouvelles pièces d'artillerie françaises.

Biographie

Jeunesse et études

Jean Doise est élève du lycée Thiers de Marseille, ainsi que membre de l'institut chrétien Jean-Joseph Allemand dans le 3e arrondissement de Marseille. Il est admis à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, et obtient l'agrégation d'histoire et de géographie. Il est ensuite membre de l'École française de Rome (1943-1945), officier de réserve du Service d'État Major.

Parcours professionnel

En 1948, il est professeur au lycée français de Londres[3].

Il a été de 1960 jusqu'à environ 1995 Directeur Général de la Société Rhin-Rhône[4] de Strasbourg (combustibles, produits pétroliers, transport fluvial), dont le siège social était à Lyon.

Dans son essai Un Secret bien gardé, il défend la thèse selon laquelle l'affaire Dreyfus aurait été en réalité une opération d'intoxication contre l'espionnage allemand visant à préserver le secret sur la mise au point du futur canon de 75 mm. Cette intoxication aurait été montée par le colonel Sandherr, chef du contre-espionnage militaire français (service dissimulé sous le nom de « Service de Statistique »). Pour mettre en œuvre cette intoxication, Sandherr s'était servi du commandant Ferdinand Walsin Esterhazy, ce dernier étant un ancien membre du contre-espionnage français (ce dernier fait est incontestablement prouvé par les archives du Service historique de l'armée, selon Doise). Sandherr aurait agi sous l'impulsion directe du général Auguste Mercier qui lui-même avait été influencé par le général Deloye, directeur de l'Artillerie.

D'après Jean Doise, l'État Major général de l'armée n'avait pas été mis au courant de cette manipulation du contre-espionnage français (la "Section de Statistique" dirigée par Sandherr). L'État-Major réagit donc de bonne foi en inculpant Dreyfus sur la base d'un bordereau récupéré par une femme de ménage et espionne française à l'ambassade d'Allemagne. Ce bordereau, qui aurait été fabriqué par Esterhazy de connivence avec Sandherr, citait en première ligne une nouvelle pièce d'artillerie (le 120 mm Mle 1890 "Baquet") à frein de recul relativement primitif. Cette référence à un modèle d'artillerie récent mais très inférieur au futur et très secret canon de 75 mm Mle 1897 devait déclencher l'inculpation de Dreyfus.

L'historien Vincent Duclert estime que « [c]e livre n'obéit à aucune des règles scientifiques de l'histoire »[5].

Publications

  • Histoire militaire de l'Alsace : La défense du Pays ; première partie : De la guerre de Trente ans à Napoléon, Saisons d'Alsace, Revue Trimestrielle no 84, 1984, 103 p. (ISSN 0048-9018).
  • Histoire militaire de l'Alsace : La défense du Pays ; deuxième partie : De la Restauration à la Ligne Maginot, Saisons d'Alsace, Revue Trimestrielle no 87, 1985, 102 p. ISSN 0048-9018.
  • (avec Maurice Vaïsse) Diplomatie et outil militaire. Politique étrangère de la France : 1871-1969, Imprimerie Nationale, collection Politique étrangère de la France, 1987, 546 p.  (ISBN 2-11-080924-8). Nouvelle éd. Diplomatie et outil militaire. Politique étrangère de la France : 1871-1991, Le Seuil, collection Points Histoire, 1992, 749 p.  (ISBN 2-02-014159-0).
  • Un secret bien gardé : histoire militaire de l'affaire Dreyfus, Le Seuil, collection XXe siècle, 1994, 225 p. (ISBN 2-02-021100-9).
  • Du Combat antique au Combat moderne : Les réalités du terrain, ADDIM 1999, 223 p. (ISBN 2-907341-96-0).

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. (BNF 12063940)
  3. Le Monde français, (lire en ligne)
  4. Cf. Jean Bouvier, « Recension critique de l'ouvrage collectif Charbon et Sciences Humaines (1966, École Pratique des Hautes Études, coll. Industrie et artisanat, II) », Revue du Nord, vol. 49, no 194,‎ , p. 590 (www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1967_num_49_194_2634_t1_0587_0000_1).
  5. Vincent Duclert, « L'affaire Dreyfus et le tournant critique (note critique) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 50e année, no 3, 1995, p. 563-578, [lire en ligne].

Liens externes