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Jean François Victor Aicard, né le 4 février 1848 à Toulon (Var) et mort le 13 mai 1921 à Paris 7e[1], est un poète, romancier et dramaturge français.
Son père Jean était un républicain saint-simonien, rédacteur dans des journaux d'opposition sous le Second Empire. Il meurt quand son fils a cinq ans[2].
Jean Aicard naît le 4 février 1848 à Toulon (Var). Une plaque signale sa maison natale, rue de l'Ordonnance. Il fait ses études à Mâcon, où il fréquente Lamartine, puis au lycée de Nîmes, puis en droit à Aix-en-Provence.
Venu à Paris en 1867, il y publie un premier recueil, les Jeunes Croyances, où il rend hommage à Lamartine[3]. Le succès qu'il rencontre lui ouvre les portes des milieux parnassiens, grâce à son cousin, Pierre Elzéar. En 1869, il collabore au deuxième recueil du Parnasse contemporain[4]. En 1870, une pièce en un acte est produite au théâtre de Marseille. Pendant la guerre, il reste à Toulon dans sa famille. Après la guerre, il assiste aux dîners des Vilains Bonshommes et participe à la création de la revue La Renaissance littéraire et artistique[5].
On le retrouve dans le portrait de groupe Un coin de table réalisé par Henri Fantin-Latour en 1872 : il est la plus à droite des trois personnes debout[6].
En 1874, il publie Poèmes de Provence, qui font de lui le poète de cette région. En 1876, il collabore au troisième recueil du Parnasse contemporain.
Les deux romans qui lui valent la reconnaissance sont Maurin des Maures (1908) et L'illustre Maurin. D'une façon générale, l'enfance incarne une source d'inspiration prédominante dans son œuvre[7].
En 1894, il devient président de la Société des gens de lettres. Le guide Paris-Parisien, qui le considère en 1899 comme une « notoriété des lettres », note le « romantisme méridional »[8] de son œuvre.
En 1909, il entre à l'Académie française au fauteuil de François Coppée. Il est considéré avant tout comme le poète de la Provence[9]. Pierre Loti, dans sa réponse au discours de réception, insiste aussi sur cette particularité : « Le titre de régionaliste vous sied plus qu’à personne, et je le trouve d’ailleurs fort beau car la lumineuse, et vive, et fine Provence, c’est vous qui, réellement, nous l’avez donnée »[10].
Il est élu maire de Solliès-Ville en 1919[11], fait classer monument historique les ruines du château des Forbin et y fait jouer par la Comédie-Française sa pièce Forbin de Solliès ou le Testament du roi René[12].
Audacieux, il envoie en 1864 à Guernesey un long poème à Victor Hugo qu’il admire. Les quatre-vingt-dix-neuf vers commencent ainsi :
« Je vous aime, exilé qui pleurez votre France Je vous aime et vos chants me pénètrent le cœur Je souris avec vous aux rêves de bonheur Je pleure : je comprends votre sainte souffrance. »
Victor Hugo, touché par ce jeune homme de seize ans, lui écrit :
« Vous avez bien fait de m’envoyer des vers. Ils sont émus et touchants [...]. On y sent la palpitation d’un jeune et noble esprit. Courage mon doux poète, adorez passionnément la justice et la liberté et aimez-moi un peu. »
La réponse à cette audacieuse initiative sera suivie d’une longue et affectueuse correspondance qui ne cessera qu’à la mort du grand écrivain. Pour ce jour douloureux, Jean Aicard sera convié à faire partie de la garde d’honneur entourant le célèbre défunt[13].
La mésentente avec Frédéric Mireur était de notoriété publique (quoique, paradoxalement, à Draguignan, une rue porte le nom de Frédéric Mireur quasiment dans le prolongement de la rue Jean Aicard). Mireur égratignera le côté anti-clérical d'Aicard dans son livre Les anciens couvents de Draguignan. Tandis que Jean Aicard voyait en Frédéric Mireur un homme réactionnaire et proche des idées anti-dreyfusardes[14]. La dissension atteint son paroxysme lors de l'écriture de Maurin des Maures. Frédéric Mireur considérera, entre autres, le passage avec le préfet de Draguignan[15] comme grotesque et fantaisiste. Dans ce roman, les Varois en général et les habitants de Gonfaron en particulier sont décrits comme simplets et de mœurs primitives[16]. Dans ce même chapitre, il imaginera les habitants de ce village souffler un par un dans l'anus d'un âne : « Ils amenèrent sur la place publique un vieil âne qui n’était plus bon à rien, pensant que si celui-là montait au ciel et ne reparaissait plus on ne perdrait pas grand-chose ; et ils se mirent en posture de le gonfler de leur respiration, en la lui soufflant, — sauf votre respect — par le trou que tous les ânes ont sous la queue. » Le curé Pignerol et l'ermite de Notre-Dame-des-Anges sont, entre autres, deux caricatures d'homme d’Église dans ce même récit. Jean Aicard les dépeint comme hypocrites et sots :
« Je l’ai connu, ce Pignerol ; je la lui ai servie plus d’une fois, la messe. Il arrivait ici à cheval, sautait à bas de sa monture, sa soutane haut retroussée laissant voir des culottes de velours gris côtelé ; il la relevait ainsi, toute la jupe sur son bras, de peur qu’elle s’accrochât à ses grands éperons ; et, en entrant dans l’église, il allait poser d’abord, avec une génuflexion, sa cravache sur l’autel. »
« L’ermite était un ancien valet de ferme, un fainéant venu on ne sait d’où, qui avait eu (comme tant d’autres en maint autre lieu) l’idée de s’affubler d’une méchante robe de bure, de se ceindre les reins d’une corde et d’attendre les pèlerins, dévots à Notre-Dame-des-Anges, pour tirer d’eux quelques petits profits. »
Jean Aicard meurt le 13 mai 1921 à la maison de santé des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, rue Oudinot dans le 7e arrondissement de Paris. Il est enterré au cimetière central de Toulon[17].
Si l'on en croit Léon Daudet, Aicard possédait un tel talent pour réciter des vers qu'il transformait alors chaque poésie, même médiocre, en un chef-d'œuvre fugitif[19]. Rimbaud n'avait pas dû être sensible à son charme, car on connaît l'épisode où il ponctuait du mot de Cambronne chaque vers d'un poème que récitait Jean Aicard[20]. C'est cependant à ce poète qu'il a dédié Les Effarés[21].
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