Il est le complice de Thierry Paulin, avec qui il commet plusieurs meurtres de personnes âgées entre octobre et , alors qu'il n'a pas encore 19 ans. Il est arrêté en , après les aveux de Thierry Paulin, le dénonçant sur la première série d'assassinats.
Après 21 ans de détention, il obtient un régime de semi-liberté, en , avant de bénéficier d'une liberté totale, en .
Biographie
Jeunesse
Jean-Thierry Mathurin est né dans une famille très modeste. Il est analphabète. Envoyé en métropole chez sa sœur, il est maltraité par son beau-frère.
Jean-Thierry Mathurin devient toxicomane. Il travaille comme serveur à Paris au Paradis latin[1]. Thierry Paulin est engagé comme serveur lui aussi. C'est ainsi qu'ils se rencontrent et deviennent amants. Thierry Paulin fournit à Jean-Thierry Mathurin la drogue dont il a besoin. Thierry Paulin est toxicomane lui aussi, mais dans une moindre mesure. Ils emménagent ensemble.
Pour faire face à leur besoin d'argent, très supérieur à leurs revenus, ils ont l'idée de voler des proies faciles : les femmes seules et âgées.
Les faits et l'enquête
Du au , Jean-Thierry Mathurin et Thierry Paulin commettent ainsi une série de meurtres. Leur mode opératoire est toujours le même. Ils repèrent une vieille dame dans la rue, au marché, la suivent jusqu'à son adresse. Quand elle entre chez elle, ils se précipitent pour s'introduire. Ils l'agressent, l'entravent, la brutalisent pour lui faire avouer où elle cache ses économies. Ils la torturent puis la tuent. Ils laissent pour morte leur première victime, qui survivra. Mais les séquelles de l'agression feront qu'elle ne pourra être d'aucune aide aux enquêteurs, car elle a perdu la mémoire.
Fin , ils décident de quitter Paris et partent chez le père de Thierry Paulin à Toulouse. Celui-ci ne supporte pas l'homosexualité de son fils et encore moins que son amant vive chez lui. Jean-Thierry Mathurin quitte donc Thierry Paulin et retourne à Paris.
Thierry Paulin est arrêté, le , et finit par reconnaître 21 crimes — 19 assassinats et 2 tentatives. Lorsque l'inspecteur Bernard Laither lui demande qui a fait boire un produit servant à déboucher les éviers, contenant de la soude caustique, Thierry Paulin répond que ce n'est pas lui[4]. Acculé, il dénonce son complice.
Jean-Thierry Mathurin est arrêté le , dans la matinée. Il reconnaît les faits avec remords et regrette sa participation pour les huit premiers meurtres (il n'avait pas 19 ans au moment des faits).
Le , Paulin et Mathurin sont inculpés d'assassinats accompagnées d'actes de tortures et de barbarie, puis placés en détention provisoire. Paulin est âgé de 24 ans, Mathurin est à peine âgé de 22 ans[4].
Le , le procès de Jean-Thierry Mathurin débute à la cour d'assises de Paris. La défense de Jean-Thierry Mathurin est assurée par Michèle Arnold. Philippe Bilger est l'avocat général. Olivia Cligman est l'avocate des parties civiles.
Lors de son arrivée dans le box, Mathurin aiguise un léger sourire pour plaire à la Cour. Soucieux de son image, il a pour but de faire valoir son influence dominée par Paulin. Pour afficher la mort d'absence du co-accusé, la Cour évoque le « fantôme de Paulin ». Cette déclaration hante à moitié la salle. À la fin du procès, Mathurin se recroqueville dans son box, prostré et gêné d'avoir pu être complice de Paulin. Il pleure à plusieurs reprises et présente ses excuses à sa mère[5].
Le , Mathurin est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans, pour les assassinats de huit vieilles dames et la tentative d'assassinat sur une autre, décédée trois ans après l'agression[6].
Détention
À la suite de sa condamnation, Mathurin intègre la Maison centrale de Poissy, où il purge la majeure partie de sa détention[7].
En prison depuis , Jean-Thierry Mathurin est libérable à partir de .
En , Jean-Thierry Mathurin dépose une première demande de libération conditionnelle[7], qui lui est refusée en 2008. Cependant, le juge d'application des peines ne rend pas d'avis défavorable, mais affirme que la demande de liberté conditionnelle de Mathurin est légèrement prématurée, du fait d'avoir fait 20 ans de détention, bien qu'il ait été condamné avec 18 ans de peine de sûreté.
Le , après 21 ans de détention, Jean-Thierry Mathurin obtient un régime de semi-liberté, pour une durée de trois ans[8],[9].
Semi-liberté et libération
Le , il quitte temporairement la prison de Poissy, avec l'obligation d'y retourner le soir, pour une durée de trois ans[8],[9]. Il recouvre totalement la liberté, le .
L'insertion sociale de Jean-Thierry Mathurin est difficile. Au vu de son passé criminel, il est facilement identifié lorsqu'il trouve un emploi et enchaîne les licenciements. Ne pouvant supporter d'être licencié, Mathurin peut avoir des réactions très hostiles à l'égard de ses employeurs, pouvant aller jusqu'à la violence physique.
Il fait partie des rares tueurs en série à avoir été libéré, à la suite d'une détention pour une série d'assassinats.