Jean-Louis Pierrot, prince d’Haïti connu sous le nom de prince Pierrot, né le à Acul-du-Nord et mort le à Camp-Coq près de Cap-Haïtien, fut un général, un aristocrate et un noble haïtien avant d'être président à vie d'Haïti[1].
Titré prince sous le règne de son beau-frère, le roi Henri, il est, pendant la période de la monarchie nordiste, cinquième dans l'ordre de succession au trône. Exilé après la révolution de 1820, il revient au pays après la chute du dictateur Jean-Pierre Boyer, et rejoint le clan des conservateurs. Après la mort du duc de l'Avancé, il accède à la présidence à vie en 1845. Il est renversé en 1846 et s'éloigne de la capitale.
Sa fille et unique héritière, la princesse Marie-Louise Pierrot, épousa le petit-fils du roi Henri, Nord Alexis qui fut plus tard président à vie.
Sous la monarchie
Jean-Louis Pierrot est né en 1761 dans le village d'Acul-du-Nord. Analphabète, il réussit une carrière militaire fabuleuse[2]. Sous le régime du roi Henri Christophe, il fut promu lieutenant-général et, proche du roi, reçut le titre de prince d'Haïti[3]. Le roi lui octroya également la cinquième place dans l'ordre de succession à la couronne. En 1812, il épousa la princesse Louise-Geneviève Coidavid dite Cécile Fatiman, sœur cadette de Marie-Louise Coidavid épouse du roi Henri Christophe. Après la révolution de 1820 et la chute de la monarchie[4], il s'exile en Jamaïque avec toute sa famille. Il revient à Haïti en 1835 mais se fait discret et s'installe dans le Nord.
Le Prince-Président d'Haïti
Après la chute du dictateur Jean-Pierre Boyer, il rejoint le gouvernement militaire provisoire. Il sert ainsi successivement les présidents à vie Charles Rivière Hérard et Philippe Guerrier, duc de l'Avancé. Le , après la mort du duc, le Conseil d'État l'appela pour diriger Haïti. Se méfiant des courtisans et des complots au sein du palais présidentiel de la capitale Port-au-Prince, il fit transférer son gouvernement dans la seconde ville du pays, Cap-Haïtien, et Port-au-Prince perdit son statut de capitale. Il proclama son intention de conserver la partie orientale de l'île de Saint-Domingue[5] qui se soulevait contre l'occupant haïtien afin de proclamer l'indépendance de la République dominicaine[1]. La population de Port-au-Prince et l'élite intellectuelle et militaire n'acceptèrent pas le sort réservé à leur ville[6]. Les garnisons de Port-au-Prince le destituèrent le . Il se retira alors de l'armée et s'installa dans le nord du pays.
Pierrot meurt le à Camp-Coq près de Cap-Haïtien dans le département du Nord.
Sa fille unique, la princesse Marie Louise Amélia Célestine Pierrot, épousa le prince Pierre Nord Alexis (petit-fils du roi Henri Christophe) alors gouverneur provincial sous le régime de l'empereur Faustin Ier, plus tard ministre de la Guerre et de la Marine de 1867 à 1869 et enfin président à vie d'Haïti de 1902 à 1908.
Notes et références
↑ a et bJacques Nicolas Léger, Haiti : Her History and Her Detractors, The Neale Publishing Company, , 197–98 p. (lire en ligne)Cet article reprend du texte de cette source, qui est dans le domaine public.
↑(en) Charles Forsdick et Christian Høgsbjerg, Toussaint Louverture : a black Jacobin in the age of revolutions, Londres, Pluto Press, , 133–143 p. (ISBN978-0-7453-3514-8)
↑Edgar La Selve, Le pays des Nègres : voyage à Haïti, ancienne partie française de Saint-Domingue, Paris, Hachette, 1881, pp. 29-31 — sur Gallica.
↑Robert L. Scheina, Latin America's Wars : Volume 1, Potomac Books,