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L'acte de baptême de Jean-Bertrand Féraud n'est pas connu. Les registres paroissiaux d'Arreau font défaut entre 1758 et 1767. Son père Jean-Baptiste Féraud est notaire royal. Son frère Félix Féraud, également notaire, est secrétaire à l'assemblée des États d'Arreau en 1789. Son frère cadet Thomas Féraud, né à Arreau en 1770[1] et mort dans la même ville en 1840[2], est le père de François Féraud, homme politique du XIXe siècle et député des Hautes-Pyrénées au début de la Troisième République.
Il siège sur les bancs de la Plaine. Entre le début de son mandat et le printemps 1793, il affiche des proximités avec la Gironde. En octobre 1792, il est élu suppléant du Comité des Pétitions et des Correspondances[4]. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution. En février 1793, il réclame que le ministre de la Justice, qui est alors Dominique Joseph Garat, engage des poursuites contre Jean-Paul Marat[5]. Le 13 avril, il vote en faveur de sa mise en accusation : « Quand j'ai accepté mon mandat, j'ai juré entre les mains de mes commettants d'être aussi terrible contre les tyrans, que contre les faux patriotes [...] je vote le décret d'accusation avec le même courage que j'ai voté la mort du tyran »[6]. Marat le dénonce, un mois plus tard, dans son journal, comme « membre de la faction des hommes d’État »[7]. Le 20 avril, il prend la défense des vingt-deux députés girondins dénoncés par la pétition des sections parisiennes[8].
Lors du 9 thermidor, Féraud est nommé, aux côtés de onze autres députés, membre de la force armée de Paris, sous le commandement de Paul Barras[14].
Sous la Convention thermidorienne, Féraud est envoyé en mission en fructidor an II (septembre 1794), aux côtés d’Étienne Neveu auprès de l'armée du Rhin[15], et est rappelé en ventôse an III (mars 1795)[16]. En floréal an III (mai 1795), il est chargé, ainsi que ses collègues Paul Barras et Jean-Pascal Rouyer, de contrôler l'arrivage des subsistances dans Paris[17].
Au matin du 1er prairial (20 mai), la population des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marcel envahit de nouveau la Convention pour réclamer « du pain et la Constitution de l'an I ». Jean-Bertrand Féraud est assassiné en tentant d'empêcher les manifestants d'investir la Convention. Sa tête, placée au bout d'une pique, est présentée au président de la séance, François-Antoine Boissy-d'Anglas, qui se découvre devant elle et reprend la séance en refusant de céder aux revendications des insurgés.
Jean-Baptiste Louvet (député girondin du Loiret) rend compte de l'évènement dans sa correspondance avec Mathieu Villenave[18] et prononce le 14 prairial an III (le 2 juin 1795) l'éloge funèbre de Féraud[19].
L'historien Albert Mathiez réfute l'idée selon laquelle Féraud aurait été pris pour son collègue et paronyme Louis Fréron et assassiné par méprise, idée notamment développée par d'anciens conventionnels Marc Antoine Baudot (député de Saône-et-Loire, Montagnard)[20] ou Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux (député du Maine-et-Loire, Gironde)[21] dans leurs mémoires. Mathiez écrit que « Féraud était haï du peuple de Paris parce qu'il était charge, avec Barras et Rouyer, du service du ravitaillement » et parce qu'il « avait tenu tête aux insurgés et s'était battu avec eux »[22].
↑Michel Pertué, « La liste des Girondins de Jean-Paul Marat », Annales historiques de la Révolution française, vol. 245, no 1, , p. 379–389 (DOI10.3406/ahrf.1981.4254, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Baptiste Louvet de Couvray, « À Mathieu-Guillaume-Thérèse Villenave », La Révolution française, revue d’histoire moderne et contemporaine, , p. 452–453 (lire en ligne, consulté le )
↑Pierre Serna, « Comment peindre l’assassinat du député dans l’Assemblée nationale et la présentation de sa tête au président », Parlement[s], Revue d'histoire politique, vol. 16, no 2, , p. 135–143 (ISSN1768-6520, DOI10.3917/parl2.hs16.0135, lire en ligne, consulté le )