Jean-Baptiste Marie de Piquet, marquis de Méjanes et seigneur d'Albaron et de Saint-Vincen, est un bibliophile français, né le à Arles[1], mort le à Paris[2].
Étudiant au Collège Louis-le-Grand, on y remarqua très tôt son goût pour la lecture et son amour des livres, à l'achat desquels il consacra toute sa vie une grande partie de ses revenus.
En 1759[3], il épousa Marie Gabrielle de Massilian, lui imposant une vie relativement austère et économe en dépit de sa fortune. Il aura l'occasion, sur son lit de mort, de regretter cet état en écrivant à son épouse, le : « [Je] vous demande encore pardon, si je n'ai pas contribué à votre félicité, autant que j'aurai voulu pendant le temps que nous avons été unis ensemble[4] ».
Premier consul d'Arles pour les années 1761 et 1774, député en Cour de sa ville à deux reprises[5], il fut premier consul d'Aix et procureur du pays de Provence en 1777-1778. Il s'employa avec zèle à améliorer le sort de ses concitoyens[6], et vécut ses trois dernières années à Paris, où le retinrent les affaires de Provence. Il avait la réputation d'être un homme intelligent, intègre, simple, et modeste[7].
Par son testament de 1786[8], il légua aux États de Provence sa bibliothèque, composée de 60 000 à 80 000 volumes, à la condition qu'elle fût mise à disposition du public dans la ville d'Aix ; il y ajouta un legs de 5 000 livres en rentes pour augmenter le nombre d'ouvrages. Ce legs est à l'origine de la bibliothèque municipale d'Aix (bibliothèque Méjanes).
Le marquis de Méjanes mourut sans postérité, son fils Joseph Marie Marc Antoine de Piquet étant décédé par accident le , à l'âge de 6 mois et demi[9]. Son légataire universel fut son neveu, le marquis de Lagoy[8].
↑ a et b« Le marquis de Méjanes, arlésien "éclairé" du XVIIIe siècle », Anne-Marie Nida, in Crau, Alpilles, Camargue. Histoire et archéologie, Groupe archéologique arlésien, Arles, 1997, p. 195-8.
↑Lettre manuscrite à son épouse, bibl. Méjanes, Aix-en-Provence. Citée in Crau, Alpilles, Camargue, ibid..
↑Il contribua notamment à l'établissement d'une Société d'agriculture à Arles, et à la constitution de celle d'Aix, qui ne survécut pas à la Révolution.
↑ a et bTestament du 26 mai 1786 et codicille du 18 septembre suivant, reçus par maître Rouen, notaire à Paris.
↑Arles, paroisse Notre-Dame-la-Principale, registre des sépultures.
Bibliographie
Jean-Marc Châtelain, Un cabinet d'amateur à la fin du XVIIIe siècle : le marquis de Méjanes bibliophile, Aix-en-Provence, Cité du livre, Paris, Association internationale de bibliophilie, 2006. (ISBN2-910166-48-1) br
Paul Masson (sous la direction de), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, tome 4, volume 2, Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 17 volumes parus de 1913 à 1937, p. 339-331.
Archives municipales d'Arles, et aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône
Généalogie de la Maison de Piquet, par le Baron Du Roure, 1907, pages 17-19