Il est natif de Rennes et a commencé sa carrière comme avocat au barreau de cette ville. À la mort de son père en 1648, voulant venger les avanies que celui-ci avait subies, il décida de se consacrer entièrement à cet art, travaillant d'arrache-pied jusqu'à être reçu dans la communauté des maîtres écrivains en 1661. Il est cité en 1666 ou 1664 dans une liste des maîtres écrivains devant voter pour l'élection d'un nouveau syndic[1].
Il est mort d'hydropisie en 1689, après avoir ressenti en 1683 un grand dépit de la mort de Colbert, un défenseur de la belle écriture. On a de lui deux portraits gravés par Louis Senault, datés 1681 et 1688.
Alais a même influencé les modèles typographiques de l'Imprimerie royale : en 1694, la commission Bignon décidait, comme modèle de lettres italiques à soumettre au graveur Philippe Grandjean, pour faire suite aux Romains du Roi qu'il avait taillés, qu’on donnerait la quatorzième planche des exemples d'Alais. Exemple intéressant de l'interaction entre la calligraphie et la typographie.
Œuvres manuscrites
Modèles de ronde et de bâtarde. Manuscrit 4° obl. sur papier, 11 f. Cité par Mediavilla p. 247.
L'Art d'écrire, Paris, l'auteur, 1680, copie manuscrite du début du XVIIe siècle.
Quelques specimens calligraphiques dans un recueil factice (Chicago NL).
Quelques specimens calligraphiques, certains datées 1684, à Paris BHVP (voir Mediavilla).
Œuvres gravées
L'Art d'écrire, Paris, l'auteur, 1680. 2°, 12 p. et 24 pl. gravées par Louis Senault (Cambridge (MA) HUL, Berlin KB, Paris BNF, Paris BHVP, Chicago NL, Boston (MA) PL, Washington LC). Cat. Jammes n° 32, Becker 1997 n° 91, Cat. Hutton n° 2 (exemplaire de dédicace), Morison 1962 n° 56 avec 2 pl. repr., Cat. Muller n° 1.
L'Art d'écrire, Paris, Jean Mariette, retirage de 1698. (Cambridge (MA) HUL, Paris BIU Sorbonne, Philadelphia LC). Cat. Jammes n° 34, Becker 1997 n° 92, Cat. Wick n° 5.
L'Art d'écrire, Paris, Jean Mariette, 1720, gravé par L. Senault (Avignon BM, Cambridge (MA) Harvard UL, Chicago NL, Strasbourg BNUS). Becker 1997 n° 93.
L'Art d'écrire, Paris, Jean Mariette, gravé par L. Senault, retirage vers 1750 ? (Chicago NL).
Son Art d’écrire lui a valu une grande notoriété et est considéré comme un des traités calligraphiques les plus importants du XVIIe siècle. Il y défendait l'usage d'une double mobilité pour bien tracer les lettres : celle des doigts et celle du poignet. Il avait prévu d'y adjoindre un second tome, qui n'a jamais paru.
Notes et références
↑Paris ANF : M 1039 n° 21 et 22, cité d'après Métayer 2000 p. 389.
Claude Mediavilla. Histoire de la calligraphie française. Paris : 2006. (p. 246-256).
Christine Métayer. "Au tombeau des secrets" : les écrivains publics du Paris populaire, Cimetière des Saints-Innocents, XVIe-XVIIIe siècle, Paris : Albin Michel, 2000.
Belles écritures, [Catalogue de vente à prix marqués]. Paris, Librairie Paul Jammes, 1992.
David P. Becker. The practice of letters : the Hofer collection of writings manuals 1514-1800. Cambridge (MA) : Harvard College Library, 1997.
Stanley Morison et Carla Marzoli. Calligraphy : 1535-1885 : a collection of seventy-two writing-books and specimens from the Italian, French, Low countries and Spanish schools, catalogued and described with upwards of 210 ill. Milano : 1962. 175 p.
Writing and calligraphy books from the library of Peter A. Wick. Catalogue de vente à prix marqués, Ars Libri Limited, . Consultable en ligne.
Catalogue of a fine collection of calligraphic books and manuscripts, the property of Mrs E. F. Hutton, New York City. - Catalogue de vente, , Sotheby & Co. 8°, 96 p.
Frederick Muller & Co. Catalogue d'une collection précieuse de calligraphie, imprimée, gravée et manuscrite, livres reliés et en feuilles, dessins, portraits, ornements calligraphiques, etc. et portraits de calligraphes... , Amsterdam : F. Muller, 1873. 8°, 25 p.