Janet Anne Haradon naît le à Storm Lake, Iowa[2]. Dès son plus jeune âge, elle développe une passion pour la lecture. À 4 ans, elle dispose déjà de sa propre carte de bibliothèque[3]. Elle obtient son baccalauréat en 1962 au lycée Jefferson High près d'Independence, Iowa. Elle entre dans une école de secrétariat à Omaha dans le Nebraska et en 1963 elle commence à travailler dans l'entreprise de construction de son futur mari, Bill Dailey[2], de quinze ans son aîné[3]. Ils travaillent dur, 17 heures par jour, sept jours sur sept[3].
En 1974, après avoir une nouvelle fois affirmé qu'elle serait capable d'écrire une meilleure romance que celles qu'elle lit habituellement, son mari la met au défi de le prouver. Elle vend son premier manuscrit aux éditions Harlequin, devenant ainsi leur premier auteur de nationalité américaine[3],[4]. Les écrivains américains n'écrivaient pas de romances sérielles car les éditions Harlequin étaient persuadées que les lectrices n'accueilleraient pas favorablement des thèmes et des situations typiquement américains. Elles rejetaient donc tous les manuscrits d'auteurs américains en justifiant qu'ils « avaient déjà leur auteur américain » (« already had their American writer »)[5].
En 1980, Dailey et son mari s'installent à Branson dans le Missouri, où Bill Dailey promeut et produit des pièces pour le théâtre américain. Il meurt le .
Regards sur l'œuvre
Dailey « propose le premier regard sur des héroïnes, des héros et des histoires d'amour situés en Amérique, avec des sensibilités, des suppositions, une histoire et par-dessus tout un cadre américain. » (« provide[d]...[the] first look at heroines, heroes and courtships that take place in America, with American sensibilities, assumptions, history, and most of all, settings. »)[6]. Elle participe à la création de la romance Western (« Western romance »), des histoires qui se déroule à l'ouest des États-Unis. La romance Western se concentre sur la femme, qui est souvent marginalisé dans les romans western traditionnels. Comme ces romans se déroulent à l'époque contemporaine, la frontière est peu évoquée, mais ils recréent ce sentiment en présentant « une confrontation physique des éléments » (« physical confrontation of the elements ») et ayant comme thème principal « la nature primaire de la poursuite » (« primary nature of the pursuit ») par un homme et une femme « délivrés des contraintes que leur impose la société » (« unconstrained by any society's expectations of them »)[7]. Plusieurs thèmes issus de ses romans ont révolutionné le genre. Ainsi, ses héroïnes, contrairement à la plupart, ont perdu leur virginité. Et d'autres tombent amoureuses de héros peu attrayants ou sans fortune[3].
Elle écrit 57 romans au total pour Harlequin. 50 sont issus de la « série Americana de Janet Dailey » où chaque État des États-Unis est représenté. Le livre Guinness des records reconnaît qu'elle a réussi à écrire un roman se déroulant dans chaque état. En 1998, ses romans Harlequin représentent 80 millions d'exemplaires vendus[8]. Dailey est également l'un des premiers écrivains de la série Silhouette, pour qui elle a écrit 12 titres.
Pendant ses prolifiques années, Dailey se fixe l'objectif de rédiger 15 pages par jour. Sa journée de travail commence à 4h du matin. Lors des bonnes journées, elle remplit son quota en 8 à 10 heures; les autres jours requièrent 12 à 14 heures de travail[3]. Lorsqu'elle atteint son objectif, Dailey arrête parfois d'écrire, même si elle est au beau milieu d'une phrase. Le fait de laisser son travail inachevé la pousse à recommencer à écrire le lendemain[8]. Certains des premiers romans Harlequin lui ont seulement demandé huit jours de travail[3].
En 1979, Dailey devient le premier auteur à passer de l'écriture de romans d'amour sériels à celle de romans d'amour de « littérature générale »[8]. Son premier livre de poche indépendant, La Texane, s'est classé sur la liste des Best-sellers du New York Times. Ses romans se sont vendus à 325 millions d'exemplaires, avec 19 traductions pour 98 pays.
Membre de la Romance Writers of America, Dailey commence à décerner The Janet Dailey Award en 1993 au cours de leur conférence annuelle. Ce prix qui s'accompagne d'un versement de 10 000 dollars est donné à un auteur qui soulève dans son roman un important problème social[10]. Il n'est plus proposé depuis 1998.
Plagiat
En 1997, Dailey est poursuivie devant les tribunaux par sa consœur, l'écrivain américain Nora Roberts, qui l'accuse d'avoir copié son travail pendant sept ans. La fraude a été découverte par une lectrice. Après avoir lu successivement Douce revanche de Roberts et Présomptions de Dailey, elle remarque plusieurs similitudes troublantes et poste sur internet les passages incriminés. Révoltée par ce plagiat qu'elle appelle « viol de l'esprit », Roberts saisit la justice[11]. Dailey reconnaît le vol et le met sur le compte d'un trouble psychologique. Elle admet qu'elle a copié des œuvres de Roberts pour L'or des Trembles et Présomptions. Ces deux romans sont par la suite retirés de la vente et ne sont plus réédités[12]. À la suite d'une décision juridique, Dailey paie à Roberts une somme d'un montant non communiqué. Celle-ci en fait don à l'association américaine Literacy Volunteers of America[11].
En 2001, Dailey revient à l'écriture en concluant un accord de quatre romans avec la maison d'édition Kensington Books. Le contrat concerne deux romans sur la série Calder[Note 1] et deux autres centrés sur les vacances[13]. En 2002, le contrat est étendu pour trois romans supplémentaires en grand format de la famille Calder et un livre de poche inédit. Au même moment, ils rachètent les droits de réimpression des 50 premiers romans de Dailey[14].