Jacques Thouzat

Jacques Thouzat
Biographie
Naissance
Décès
Formation
Activité
HellénisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maître
Guillaume Budé
Directeur de thèse
Élève
Fédéric Morel
Personnes liées
Guillaume Budé (épistolier), Érasme (épistolier)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jacques Thouzat (1490?-1547), ou Tusan, plus connu sous le nom de Jacques Toussain ou sous la forme latine Tusanus, est un humaniste, helléniste, et lecteur royal français.

Biographie

Né à Troyes avant 1490, Jacques Thouzat commence sa carrière comme correcteur dans l'atelier de l'imprimeur Josse Bade. Élève de Guillaume Budé et de Janus Lascaris, il est un helléniste talentueux.

Ses compétences dans ce domaine lui valent d'être nommé lecteur royal en langue grecque par François Ier en janvier 1530, en même temps que ses confrères Pierre Danès (grec), François Vatable (hébreu), Agacio Guidacerio (hébreu) et Oronce Fine (mathématiques)[1]. Il enseigne ainsi pendant plus d'une quinzaine d'années au collège royal[2].

S'il n'a pas laissé d'œuvres personnelles, Jacques Thouzat semble avoir joué un rôle majeur dans l'édition de textes grecs à Paris[3]. Il collabore fréquemment avec l'imprimeur Conrad Néobar, qui a épousé sa nièce[4]. Parmi ses élèves et collaborateurs figurent également Jacques Bogard, neveu de Charlotte Guillard, qui épouse la veuve de Néobar en 1541, et Fédéric Morel, futur imprimeur du roi pour le grec[5].

Thouzat meurt Ă  Paris le 15 mars 1547.

Postérité

Après sa mort, les papiers de Thouzat sont rassemblés par son élève Fédéric Morel, qui termine la préparation d'un important Lexicon Graecolatinum imprimé par Charlotte Guillard en 1552 (voir en ligne). C'est l'un des dictionnaires grecs importants dans la France de la Renaissance[6],[7].

Forme de nom

La forme du nom de Thouzat (ou Thouza, ou Thouzac, voire Touzart) est attestĂ©e par les archives. Le personnage est aujourd'hui plus connu sous la forme française "Toussain", frĂ©quemment utilisĂ©e par les historiens depuis le XIXe siècle, mais qu'il n'a lui-mĂŞme jamais adoptĂ©e. Elle dĂ©rive d'une (mauvaise) francisation de la forme latine de son nom : Jacobus Tusanus. Il est cependant arrivĂ© Ă  Thouzat d'employer, de son vivant, la forme francisĂ©e Tusan[4].

Notes et références

  1. ↑ Henri Omont, « Le premier professeur de langue grecque au Collège de France Â», Revue des Ă©tudes grecques, vol. 16, no 71,‎ , p. 417–419 (DOI 10.3406/reg.1903.6191, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. ↑ Jean Irigoin, « Les lecteurs royaux pour le grec (1530-1560) Â», dans A. Tuillier (dir.), Histoire du Collège de France, t. I, Paris, Fayard, 2006, p. 233-256
  3. ↑ Jean-Marie Flamand et Jean-François Maillard, La France des humanistes, HellĂ©nistes 2, Brepols, coll. Â« Europa humanistica Â», (ISBN 978-2-503-51914-2, lire en ligne)
  4. ↑ a et b Philippe Renouard, Imprimeurs et libraires parisiens du XVIe siècle. Tome cinquième, Bocard-Bonamy, Paris, (lire en ligne)
  5. ↑ RĂ©mi Jimenes, Charlotte Guillard : Une femme imprimeur Ă  la Renaissance, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, coll. Â« Renaissance Â», (ISBN 978-2-86906-675-5, lire en ligne)
  6. ↑ Jean-Marie Flamand. « Lexiques ou anthologies : les premiers dictionnaires grĂ©co-latins imprimĂ©s aux xve-xvie siècles Â», dans M.-T. Jones-Davies (dir.), Culture : collections, compilations. Actes du colloque de Paris, 2001-2002, Paris, Champion, 2005, p. 79-103.
  7. ↑ RĂ©mi Jimenes, "Un monument lexicographique : le dictionnaire grĂ©co-latin de Jacques Toussain (1552)", dans Y. Sordet (Ă©d.), Passeurs de Texte : Imprimeurs, Ă©diteurs et lecteurs humanistes, Turnhout, 2009, p. 140-143

Liens externes