Jacques Nichet , né le 1er janvier 1942[ 2] à Albi et mort le 29 juillet 2019 [ 3] à Toulouse , est un auteur , metteur en scène , ainsi qu'un réalisateur de cinéma français.
Biographie
En 1965, alors qu'il est étudiant à l’École normale supérieure , où il est entré en 1964[ 4] , Jacques Nichet fonde une troupe universitaire, le Théâtre de l'Aquarium , qu'il dirige jusqu'en 1968. Reçu troisième en 1967 au concours de l'agrégation de lettres classiques , il enseigne pendant une quinzaine d'années comme maître de conférences d’études théâtrales à l'université de Paris VIII [ 5] .
En 1970, il crée un collectif d’une quinzaine d’artistes (parmi lesquels Jean-Louis Benoît et Didier Bezace ) qui s’installe en 1973 à la Cartoucherie de Vincennes, sur l'invitation d'Ariane Mnouchkine , pour créer le Théâtre de l'Aquarium qui existe encore aujourd’hui[ 6] .
Jusqu’en 1980, Jacques Nichet participe à douze réalisations, dont Marchands de ville (1972), Ah Q , de Jean Jourdheuil et Bernard Chartreux , d’après Lu Xun (1975), La jeune lune tient la vieille lune toute une nuit dans ses bras (1976), Correspondance (1980).
En 1986, Jacques Nichet est appelé à diriger le Centre dramatique national de la région Languedoc-Roussillon à Montpellier , qu'il baptise Théâtre des Treize Vents [ 7] . Il y met en scène des auteurs aussi différents que Federico García Lorca (La Savetière prodigieuse ), Denis Diderot , Javier Tomeo (Monstre aimé ), Pedro Calderón de la Barca (Le Magicien prodigieux ), Eduardo De Filippo (Sik-Sik , Le Haut-de-forme ) ou Serge Valletti (Domaine ventre )[ 8] . Il le dirige jusqu'en 1998[ 9] .
En 1991, il fonde avec Jean-Michel Déprats un Centre international de la traduction théâtrale dont le siège se trouve désormais à Montpellier : La Maison Antoine Vitez[ 10] .
Il présente La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire au Festival d'Avignon 1996 [ 9] .
En octobre 1998 , Jacques Nichet prend la direction du Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées (TNT)[ 11] , poursuivant son travail de mise en scène d'auteurs contemporains : il présente Le jour se lève, Léopold ! de Serge Valletti (1998), Silence complice de Daniel Keene (1999) et Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès (Paris, Théâtre de la Ville , 2001). En janvier 2003 , il met en scène Les Cercueils de zinc , de Svetlana Alexievitch (création). Il met également en scène des auteurs classiques, comme Horváth , Shakespeare , Sophocle , Erdman , Leopardi [ 9] .
En 2004, il met en scène Antigone de Sophocle , qui sera reprise à l’Odéon-Théâtre de l’Europe [ 12] .
En 2007, il quitte le TNT qu'il dirige depuis 1998 avec l'aide de Richard Coconier, puis de Jean Lebeau, car, dit-il : « Dans le métier, il est de coutume d'exercer jusqu'à 70 ans. À 65 ans, j'ai senti qu'il fallait boucler un cycle, j'ai décidé de me surprendre moi-même en forçant le destin... La vie n'est intéressante que si elle est surprenante ! ». ll y présente sa dernière création au TNT, intitulée Le Commencement du bonheur [ 13] .
En 2008, il fonde la compagnie L'Inattendu et monte Le Collectionneur d'instants de Quint Buchholz et La Ménagerie de verre de Tennessee Williams [ 9] .
Durant l'année universitaire 2009-2010, il a été titulaire de la chaire de création artistique du Collège de France [ 9] . Sa leçon inaugurale s'intitule Le théâtre n'existe pas [ 14] .
En 2018, il monte sa toute dernière pièce, Compagnie de Samuel Beckett [ 15] .
Mises en scène
Théâtre de l'Aquarium jusqu’en 1980, Jacques Nichet participe à douze réalisations, dont
Théâtre des Treize Vents Montpellier
TNT-Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées
1998 : Le Jour se lève, Léopold ! de Serge Valletti
1999 : Casimir et Caroline d’Ödön von Horváth , Silence complice de Daniel Keene
2000 : La prochaine fois que je viendrai au monde , Festival d'Avignon , Théâtre des Abbesses en 2002
2001 : Mesure pour mesure de William Shakespeare
2001 : Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès , repris au Théâtre de la Ville
2003 : Les Cercueils de zinc de Svetlana Alexievitch , repris au Théâtre de la Commune
2004 : Antigone de Sophocle , repris à l’Odéon-Théâtre de l’Europe et en tournée
2006 : L'Augmentation de Georges Perec , Le Suicidé de N. R. Erdman
2007 : Faut pas payer ! de Dario Fo , Théâtre national de Toulouse, Théâtre Nanterre-Amandiers
2007 : Le commencent du bonheur , d'après Giacomo Leopardi , Théâtre national de Toulouse
2008 : Le Collectionneur d'instants de Quint Buchholz , Théâtre de la Commune
Ouvrage
Je veux jouer toujours . Toulouse : Éditions Milan, 2008.
Filmographie
Notes et références
↑ « http://res.cloudinary.com/ct-cloudinary/image/upload/v1458571921/F10_Fonds_Nichet_tgri1u.pdf » (consulté le 27 mars 2019 )
↑ Notice d'autorité personne sur le site du catalogue général de la BnF .
↑ [1] , sur sceneweb.fr
↑ « L'annuaire / a-Ulm », sur ens.fr (consulté le 17 novembre 2021 ) .
↑ Michel Zink , « Jacques Nichet. Metteur en scène de théâtre titulaire de la chaire de Création artistique pour l’année académique 2009-2010 », La lettre du Collège de France , no 28, 1er avril 2010 , p. 9–10 (ISSN 1628-2329 , DOI 10.4000/lettre-cdf.1021 , lire en ligne , consulté le 6 août 2019 )
↑ « histoire de l’Aquarium - Théâtre de l'aquarium », sur theatredelaquarium.net (consulté le 6 août 2019 ) .
↑ « Les Archives du Centre Dramatique National Montpellier », sur lesarchivesduspectacle.net (consulté le 6 août 2019 ) .
↑ « Jacques Nichet - Les Archives du Centre Dramatique National Montpellier », sur lesarchivesduspectacle.net (consulté le 6 août 2019 ) .
↑ a b c d et e « Biographie de Jacques Nichet », sur college-de-france.fr (consulté le 6 août 2019 ) .
↑ « Historique - Maison Antoine Vitez / Centre International de la Traduction Théâtrale », sur Maison Antoine Vitez (consulté le 6 août 2019 ) .
↑ « Le CDN – ThéâtredelaCité », sur theatre-cite.com (consulté le 6 août 2019 ) .
↑ « Antigone de SOPHOCLE, mise en scène JACQUES NICHET », sur theatre-odeon.eu , 2004 .
↑ Brigitte Salino, « Jacques Nichet, l'art de partir », Le Monde , 8 mai 2007 (lire en ligne , consulté le 6 août 2019 )
↑ « Le théâtre n'existe pas », sur college-de-france.fr (consulté le 6 août 2019 ) .
↑ Brigitte Salino, « Jacques Nichet, metteur en scène, fondateur du Théâtre de L’Aquarium, est mort », Le Monde , 1er août 2019 (lire en ligne , consulté le 6 août 2019 )
↑ [2] , sur saison15-16.cdn-besancon.fr
Liens externes