Fils du médecin général Charles Cras (1875-1959), neveu du contre-amiral et compositeur Jean Cras, Hervé Cras entre en à l’École de santé navale de Bordeaux dont il sort en médecin de 2e classe.
En 1934, il embarque sur l'aviso Ailette et est nommé médecin de 1re classe en , en escadre de l'Atlantique sur les contre-torpilleurs L'Audacieux et Le Terrible (1935-1937). En 1939, il sert sur les bâtiments de ligne Dunkerque et Strasbourg .
En , il est médecin sur le contre-torpilleur Jaguar qui est torpillé par une vedette le . Durant ce naufrage il sauve un infirmier du Bord[2] .
Il gagne alors Dunkerque où il soigne de nombreux blessés sous des combats incessants, ce qui lui vaut une citation à l'ordre de l'armée de mer.
Au moment de l'évacuation du port de Dunkerque, le , il embarque sur l'Émile-Deschamps qui explose sur une mine magnétique. Grièvement blessé, il est d'abord évacué en Angleterre avant de rentrer en France.
En , il est apte de nouveau à embarquer et sert sur le contre-torpilleur Albatros. Il reste quelque temps à Oran puis travaille à l'hôpital Sainte-Anne de Toulon (1941) avant d'être nommé à Vichy, en , au cabinet de l'amiral Auphan.
Médecin de l'inscription maritime à Dieppe (), médecin principal (), il donne aux Alliés des renseignements importants, ce qui lui vaut une nouvelle citation. Il termine la guerre auprès des fusiliers marins au secteur maritime de Dunkerque puis est adjoint au chef du Service de santé des gens de mer en .
En , il sert sur le porte-avions Arromanches et fait compagne en Indochine (1948-1950). Médecin en chef de 2e classe (), il est affecté au Service historique de la marine à Paris et est promu médecin de 1re classe en . Il prend sa retraite militaire en et devient alors chef du Service des études au musée de la Marine.
Il commence alors une importante œuvre littéraire et historique sous son nom et sous le pseudonyme de Jacques Mordal, principalement consacrée à la Seconde Guerre mondiale. Étienne Taillemite n'hésite pas à écrire : « ... une oeuvre considérable [...] dans laquelle la sûreté d'une information puisée aux meilleures sources s'allie à une grande objectivité et à un style très vivant »[3].
Il est aussi le traducteur, entre autres, des Carnets secrets du général Patton (1975), de La Guerre sans haine d'Erwin Rommel (2 vol., 1952-1953), du Hitler chef de guerre de Gert Buchheit (1961) ou encore de Le téléphone rouge ne répond pas de Peter George (1966).
Publications
Ceux du Jaguar (sans nom d'auteur), extrait (70 p.) de Cité nouvelle, 1940
La 2e Division de contre-torpilleurs à Dunkerque, 1942
La Campagne de Norvège, 1949
À la poursuite du Bismarck, 1948
La Bataille de Dunkerque, 1948
Bir Hakeim, 1951
La Bataille de Casablanca, 1952
Les Canadiens à Dieppe, 1952
La Tragique destinée du Scharnhorst, 1952
Marine Indochine, 1953
Cassino, 1953
Comte Michael Soltikow. Remagen, 1954
Les Forces maritimes du Nord, 1955
Connaissez-vous Jean Bart ?, 1956
La Marine à l'épreuve, 1956
La bataille de Dakar, 1956
La Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale, avec Gabriel Auphan, 1958
L'Armistice en et la crise franco-britannique, 1959
Histoires de la flotte française de combat, 1959
Vingt-cinq siècles de guerre sur mer, 1959
Narvik, 1960
Hold-Up naval à Granville, 1964
La Bataille de France, 1964
Le Drame de l'Invincible Armada, 1964
Les Poches de l'Atlantique, 1965
Héligoland, Gibraltar allemand de la mer du Nord, 1967
La Guerre a commencé en Pologne, 1968
Dossiers de la guerre froide, avec Georges-André Chevallaz, Roger Gheysens, Jacques de Launay, 1969
Versailles où la paix impossible, 1970
Traduction française de L'Étrange Voyage de Donald Crowhurst, de Nicholas Tomalin et Ron Hall, 1971.