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Dupuis enseigne durant trois ans au collège Saint-Xavier de Calcutta (1948-1951). Cette expérience lui fait découvrir comment l'hindouisme forme la personnalité de jeunes étudiants, tels ceux qui lui sont confiés. Cette découverte de la diversité des religions est à l'origine de ce qui sera sa recherche et réflexion durant toute sa vie: La révélation de Dieu aux hommes passe-t-elle nécessairement par la personne de Jésus-Christ?
Il poursuit des études de théologie à Rome, de à , où il est admis au grade de docteur en théologie de l'Université pontificale grégorienne. Sa thèse est intitulée L'esprit de l'homme. Étude sur l'anthropologie religieuse d'Origène.
Théologien et professeur de théologie
En 1959 il est de retour en Inde, et plus précisément au théologat de Kurseong où il est nommé professeur de théologie dogmatique. Lorsque, en 1971, le théologat déménage à New-Delhi et change de nom, devenant le 'Vidyajyoti College of Theology', Dupuis l'accompagne. Il y est professeur jusqu'en 1984.
Outre l'enseignement Dupuis est fort engagé dans la recherche théologique. Il publie de nombreux articles dans diverses revues théologiques, en particulier dans le Vidyajyoti: Journal of Theological Reflection dont il est également le directeur de 1977 à 1984. En 1973, il publie, avec Josef NeunerThe Christian faith in the doctrinal documents of the Catholic church, une anthologie de documents essentiels du Magistère catholique, tirés des conciles et des écrits pontificaux. Cet ouvrage de 1 135 pages est fort utilisé dans les séminaires et est une référence dans le monde catholique anglophone.
Un livre publié en Jésus-Christ à la rencontre des religions le fait mieux connaître. Bien reçu par ses confrères théologiens le livre est rapidement traduit en italien, anglais et espagnol.
Mise en examen
Une autre œuvre majeure, le Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux, sort en libraire en 1997. En , la Congrégation pour la doctrine de la foi, alors dirigée par le cardinal Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI, met le livre en examen. On reproche à Dupuis un manque de clarté sur l’unicité du rôle du Christ dans le salut du monde, et des ambiguïtés sur la présence de l’action de l’Esprit-Saint dans les religions non-chrétiennes.
Une longue enquête de 32 mois débouche sur une Notification publiée dans l'Osservatore Romano du . L'ouvrage de Dupuis n'est ni interdit, ni modifié, mais les examinateurs constatent que le livre contient de graves ambiguïtés et des difficultés sur des points doctrinaux importants qui peuvent conduire le lecteur à des opinions erronées ou dangereuses. Le cardinal Ratzinger écrit : « Il est en conformité avec la doctrine catholique d’écrire que des semences de vérité et de bonté se trouvant dans les autres religions font partie en quelque sorte des vérités contenues dans la Révélation de et en Jésus-Christ. Par ailleurs il est erroné d’affirmer que de tels éléments de vérité et de bonté, ou certains d’entre eux, ne dérivent pas fondamentalement de la même médiation-source du Christ » ; la Notification a été acceptée par le Père Dupuis[1].
En 2001 le pape Jean-Paul II reconnaît le travail de pionnier fait par Jacques Dupuis dans la réflexion théologique sur la place qu’occupent les religions non-chrétiennes dans le ‘plan divin de salut du monde’.
Le père Jacques Dupuis meurt inopinément, à Rome, le , quelques jours après avoir célébré avec ses confrères ses 50 ans de sacerdoce. Il est inhumé dans le caveau des Jésuites au cimetière de Campo Verano.