Fils de Giovanni Ermanno Ligozzi d'un milieu de brodeurs et de décorateurs de Vérone, Jacopo Ligozzi dessina d'abord un grand nombre de dessins d'animaux et de flore à la cour des Habsbourg à Vienne.
Invité, il s'installe à Florence, où il devient l'un des artistes les plus marquants de la cour des Médicis. À la mort de Giorgio Vasari, en 1574, il le remplace à la tête de l'Académie du dessin de Florence et devient l'artiste en chef de l'atelier granducal, superintendant de la Galerie, premier peintre de la cour, servant François Ier, Ferdinand Ier, Cosme II et Ferdinand II, grands-ducs de Toscane.
Il compléta de ses peintures la Tribune des Offices, galerie privée des Médicis.
Rompant avec le maniérisme alors en vogue, il s'inspire de la nature et de ses merveilles (animaux et végétaux confondus), qu'il traduit par un foisonnement visuel : motifs végétaux, cartouches avec masques ou symboles macabres, scènes bibliques ou allégories le plus souvent rehaussés d’or. Son dessin est dense, précis, très maîtrisé, avec des détails méticuleux. Il servit d'exemple pour les illustrations naturalistes de la peintre baroque Giovanna Garzoni qui travailla elle aussi pour les Médicis[2].
Dans son œuvre, un univers marqué du sceau de l’étrangeté et d’une singulière poésie, « obsédé par la damnation, la mort est une des figures les plus représentées en dehors des allégories et des scènes mystiques », où il se dégage cependant, une « grâce adoucissante et pieuse mais que d'aucuns trouvent funeste[réf. nécessaire]. »
Parmi ses élèves, il forma Marie de Médicis, épouse du roi de France Henri IV. Bartolomeo Bimbi, au service des Médicis, fut un de ses continuateurs dans le domaine de la nature morte.
↑Gravure publiée dans Museum Florentinum, 1752, vol. I de la Serie di ritratti degli eccellenti pittori dipinti di propria mano.
↑Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN2-84459-006-3), p. 476.