Il possède un des plus riches palmarès en sport automobile après une carrière des plus éclectiques. Surnommé « Monsieur Le Mans » en raison de ses six victoires aux 24 Heures du Mans, Ickx est renommé tant par son comportement de gentleman que par son palmarès.
Biographie
Jacky Ickx est le fils de Jacques Ickx[2], journaliste reconnu dans le domaine de l'automobile qui remporta le rallye Liège-Rome-Liège en 1951 comme copilote de Johnny Claes sur Jaguar XK120. Il a également un frère, Pascal, qui fut en 1950 le plus jeune pilote d'avion au monde, à l'âge de 13 ans[3], et le second vainqueur des 24 Heures de Spa de l'ère moderne sur BMW 1800 Ti/SA avec Gérard Langlois van Ophem en 1965.
Après des débuts en moto dès l'âge de 16 ans, d'abord en trial puis en enduro et même en vitesse pure, le jeune Ickx passe rapidement à l'automobile sur une petite BMW 700 dans des courses de côte en Belgique.
Jacky Ickx se lance ensuite dans la compétition en circuit sur le tout nouveau circuit de Zolder puis lors du Tour de France automobile en 1963 aux côtés de son compatriote Georges Harris, à 18 ans. En 1965, il termine second des Quatre-Vingt-Quatre Heures du Nürburgring sur Ford Mustang (obtenant avec la voiture un titre de champion d'Europe Tourisme de division 3, Ford étant sacré comme constructeur[4]), épreuve qu'il remporte l'année suivante sur Ford Cortina Lotus, le tout avec Gilbert Staepelaere, tout en effectuant déjà du Touring-car en Belgique, et en terminant aussi troisième de la Mid-America en championnat Trans-American Sedan, toujours sur Cortina Lotus avec l'allemand Hubert Hahne cette fois, remportant avec ce dernier les 24 Heures de Spa un mois plus tard sur BMW 2000 Ti, à 21 ans.
Il fait une entrée remarquée dans la haute compétition tout au long de la saison 1967 en battant, au volant d'une modeste Matra de Formule 2, la quasi-totalité des Formule 1 aux essais du Grand Prix d'Allemagne au Nürburgring. Il débute en fin d'année à Monza au volant d'une Cooper Maserati, se classant sixième. Entretemps il remporte, en endurance, les 1 000 kilomètres de Spa, ceux de Paris, les 9 Heures de Kyalami, ainsi que le Grand Prix de Suède, à chaque fois sur Mirage M1 à moteur Ford. Engagé par Ferrari en 1968, il remporte son premier Grand Prix sur le circuit de Rouen-les-Essarts. Il dépose le bouquet de la victoire à l'endroit où s'est tué Jo Schlesser en début de course.
Les années suivantes, il est toujours à la pointe de la compétition et remporte la dernière de ses huit victoires en Formule 1 au Grand Prix automobile d'Allemagne 1972 au volant d'une Ferrari 312B2. Sa meilleure saison aura été 1970 : deuxième du championnat (3 victoires) à cinq points de Jochen Rindt, assurant également à Ferrari la deuxième place du classement des constructeurs, avec Clay Regazzoni (1 victoire en Italie).
En Formule 1, Ickx a remporté huit Grands Prix entre 1968 et 1972 ainsi que trois courses hors-championnat. Deux fois vice-champion du monde de F1 (1969 et 1970), il a couru dans les Grands Prix jusqu'à la fin de la décennie, en 1979 chez Ligier, tout en orientant sa carrière vers l'endurance avec Porsche à partir de 1976. Jacky Ickx a également été le lauréat de la série CanAm en Amérique du Nord en 1979 sur Lola avec six victoires.
Pilote éclectique par excellence, il s'est forgé, toutes disciplines confondues, un palmarès impressionnant, en particulier une victoire à l'arraché aux 24 Heures du Mans 1969, marquée par la lutte qui l'opposa, au volant de sa Ford GT40, à la Porsche 908 de Gérard Larrousse et Hans Herrmann. C'est aussi l'année où il choisit de marcher tranquillement vers sa voiture et de prendre le temps de mettre son harnais avant de partir, en dernière position. Cette année était la dernière année du « départ Le Mans » (pilotes courant vers leurs voitures placées en épi sur le côté opposé). Il totalise six victoires et trois deuxièmes places au Mans, avec notamment, en 1977, une remontée de la quarante-et-unième place à la victoire. Il termine sa carrière de pilote par les rallyes-raids et remporte la victoire au Paris-Dakar, en 1983, avec comme copilote, l'acteur français Claude Brasseur. Au Dakar 1989, en tête à l'arrivée de la dernière étape, il gare sa voiture à deux cents mètres de la ligne pour laisser gagner son collègue chez Peugeot Ari Vatanen, sur ordre de leur directeur sportif Jean Todt qui avait joué le vainqueur à pile ou face.
Double champion du monde d'endurance avec Porsche en 1982 et 1983, Jacky Ickx est le recordman absolu du nombre de victoires dans les épreuves de longue haleine avec plus de 50 succès, dont 47 dans des manches du championnat du monde des marques (ou des voitures de sport). À partir du milieu des années 1980, il se consacre davantage aux épreuves tout-terrain, le Dakar mais aussi les Pharaons en Égypte, les Bajas, etc., avec un égal succès pour Porsche, Lada, Peugeot et finalement Citroën. Parallèlement, il devient directeur de course du prestigieux Grand Prix de Monaco pour l'ACM (Automobile Club de Monaco).
Au Grand Prix de Monaco 1984 pour la troisième année consécutive, la pluie est de la partie et le départ est donné sous des trombes d'eau. Après un début de course tonitruant de Nigel Mansell qui finit par taper le rail, Alain Prost s'empare du commandement de l'épreuve. Mais rapidement, les regards se braquent vers le jeune pilote brésilien Ayrton Senna (dont c'est seulement la sixième course en F1) qui, parti en fond de grille au volant de sa modeste Toleman, a effectué une spectaculaire remontée jusqu'à la deuxième place et comble rapidement l'écart qui le sépare de Prost. Mais, à l'issue du 31e tour et alors que Senna est revenu sur les talons du pilote français, Jacky Ickx, alors directeur de course, prend la décision controversée d'arrêter l'épreuve au drapeau rouge pour raison de sécurité. Ickx sera démis de ses fonctions de directeur de course par la FISA à la suite de cette décision[5].
En 2006, Jacky Ickx devient grand officier de l'ordre de Léopold, la plus haute distinction belge.
En 2009, il s'installe au Mali et finance la construction de forages pour pallier le manque d'eau des habitants. Il est également ambassadeur mondial du groupe Volkswagen[6].
Honneurs sportifs d'importance
Trophée national du Mérite sportif en 1968 (meilleur sportif belge de l'année - titre non reconductible), et déjà obtenu par son père en 1951.
Marié en troisièmes noces avec la chanteuse d'origine burundaiseKhadja Nin, il réside aussi à Monaco. Il a cinq enfants de ses deux premiers mariages, dont Vanina qui suit ses traces dans le monde du sport automobile, et Larissa, artiste peintre.
Palmarès
En Formule 1
Deux fois vice-champion du Monde (1969 et 1970)
Il remporte au cours de sa carrière huit Grands Prix de Formule 1 :
Ce palmarès reste inégalé en Belgique. Il renonce à la Formule 1 à la fin de la saison 1979, après avoir été à deux reprises vice-champion du monde des pilotes, en 1969 et en 1970.
↑Historien de l'automobile, Jacques Ickx est l'auteur de Ainsi naquit l'automobile publié en 1971 aux éditions Lazarus (ASINB0000DWXOE), réédition des deux volumes parus en 1961 aux éditions Edita de Lausanne sous le même titre, et auparavant encore de La 2CV et moi : au revoir vacances ! en 1955.
Pierre Van Vliet (préf. Jacky Ickx, Eddy Merckx, Jacques Ickx), Jacky Ickx, Boulogne-Billancourt, Éditions l'Équipe, , 240 p., Relié, 24 X 30 cm (ISBN978-2-36347-019-5)
Serge Dubois, Les Seigneurs de la piste, Ed. sergioleone, , 192 p., Rigide ou souple illustré 210x210 (ISBN978-2-8052-0077-9)
Denis Asselberghs, Jacky Ickx : Mes souvenirs noirs et blancs, Glénat, , 128 p., Rigide illustré 280 X 240 (ISBN2-87176-005-5)