Le ius imaginis est souvent présenté comme un droit réservé aux magistratures curules[5],[6], c'est-à-dire aux magistratures supérieures[5],[7] qui, à l'origine, étaient réservées aux patriciens[5]. Mais Cicéron mentionne le ius imaginis à propos de l'édilité plébéienne qui n'est pas une magistrature curule[5]. Ainsi, la questure et le tribunat de la plèbe sont les deux magistratures privées du ius imaginis[5].
L'image (imago) du magistrat est un masque de cire à son effigie qu'il laisse à sa mort à ses descendants[1]. Les images (imagines) sont conservées dans des niches ou petites armoires en bois (armaria)[8] qui ont la forme de temples[8] et longent les murs[8] de l'atrium de la maison (domus)[1]. Sous les images, sont placées de courtes légendes (tituli) qui énoncent le nom et les titres de gloire du défunt[9]. Elles sont reliées entre elles par des lignes consistant peut-être en des guirlandes peintes sur les murs, mais plus vraisemblablement en des bandelettes de lin[9]. Les lignes figurent un arbre généalogique[9]. Les niches sont d'ordinaire fermées par des rideaux ou de petites portes[10]. Elles sont ouvertes[9] le jour de la célébration d'une fête publique[8] ou d'un évènement familial comme l'élection au consultat du maître de maison[8] ou son acquittement dans un procès[8].
Les images sont exhibées lors des funérailles familiales[1]. L'image retirée de sa niche et est portée, en guise de masque, par un homme dont l'allure permet de représenter le défunt[7]. Ainsi, celui-ci prend place dans le cortège des ancêtres qui participent à la pompe funèbre (pompa funebris)[7].
L'image du magistrat défunt ne rester la propriété exclusive de ses descendants directs[3]. Elle est destinée à être dupliquée et répandue[3]. Ainsi, l'épouse apporte à sa nouvelle demeure les masques de ses propres ancêtres[3].