La construction de l’Italie est décidée par l'assemblée extraordinaire des actionnaires de la CGN le . C'est le deuxième bateau à vapeur du même nom sur le Léman et c'est le bateau jumeau du Vevey. La coque et les machines du bateau sont construites par la maison Sulzer à partir du printemps 1907 dans ses ateliers à Winterthour[3]. Son salon de première classe est en acajou et citronnier, de style Empire.
Le nom est choisi à la suite du rapprochement avec l'Italie résultant de l'inauguration du tunnel du Simplon en 1906[4]. L’Italie fait sa première course d'essai le , est inauguré le et mis en service le [5]. Le bateau est baptisé en présence du consul général d’Italie à Genève, M. le Commandeur Basso[1].
On peut voir apparaître ce bateau dans la première partie du film Hélas pour moi, réalisé par Jean-Luc Godard en 1993.
En 1919, les bancs du pont supérieur sont placés transversalement à l'axe du bateau pour permettre aux passagers de mieux apprécier le paysage. En 1923, les fondations des chaudières sont remplacées. En 1930, l'avant du pont supérieur est vitré et la tente est remplacée par un toit en aluminium. En 1931, la cheminée et l'installation d'illumination sont remplacées[3].
De à , le bateau est rénové sur les chantiers de la CGN et ses machines à vapeur sont remplacées par un moteur diesel-électrique. Cette transformation de la propulsion permet de réduire le coût de son fonctionnement, car le carburant pour le moteur diesel-électrique coûte moins cher et le personnel navigant pour s'occuper de la machine passe de cinq hommes à un seul mécanicien. En outre, sa cheminée est raccourcie, la coque est remise en état, les boiseries de la salle à manger sont enlevées pour se rendre compte du degré d'usure des tôles, le salon de première est conservé et un système de coussinets est rajouté pour éliminer la plupart des vibrations qui faisaient critiquer de précédentes transformations. À partir du , l’Italie effectue pendant la belle saison le service Bouveret-Genève-Bouveret[6],[7].
En 1980, l’Italie subit une grave avarie de machine lorsque l'arbre du rotor de la génératrice principale se rompt. En 1981, on l'équipe d'une commande électro-hydraulique du gouvernail et d'un système de récupération des eaux usées[3].
Le , après 18 mois de travaux et 60 000 heures de restauration dans les chantiers de la CGN à Lausanne, L'Italie reprend du service. Le chantier d'un coût de 13,6 millions de francs est financé grâce aux 20 000 donateurs de l'ABVL et à la participation du Canton de Vaud à hauteur de 3 millions de francs. Excepté la structure métallique, les roues à aubes et la marqueterie dans le restaurant principal, tout le reste est modernisé et reconstruit. L'installation d'une nouvelle propulsion permet notamment une réduction de la consommation de carburant[15],[16],[17].
↑Gy. B., « L’« Italie » vogue à nouveau », Feuille d'avis de Lausanne, no 132, , p. 21 (lire en ligne, consulté le ). Une illustration montre la nouvelle cheminée et la passerelle.
↑Decoppet Maurice, Straesslé Jacques et Association des amis des bateaux à vapeur du Léman, Les bateaux de la CGN : de la Belle Époque au XXIe siècle, La Bibliothèque des arts, , 144 p. (ISBN978-2-88453-215-0).