Isidore Thivrier

Isidore Thivrier
Illustration.
Isidore Thivrier, député de l'Allier (1929).
Fonctions
Maire de Commentry

(6 ans, 2 mois et 5 jours)
Élection
Prédécesseur Alphonse Thivrier
Successeur Marius Élisée Dumazet
Président du conseil général de l'Allier

(2 ans, 3 mois et 4 jours)
Élection
Prédécesseur Marx Dormoy
Successeur Armand Chaulier
Député français

(17 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 11 mai 1924
Réélection 29 avril 1928
1er mai 1932
26 avril 1936
Circonscription Allier
Législature XIIIe, XIVe, XVe et XVIe (Troisième République)
Groupe politique SOC
Conseiller général de l'Allier

(20 ans, 9 mois et 28 jours)
Élection
Réélection

Circonscription Canton de Commentry
Président Marcel Régnier
Paul Constans
Marx Dormoy
Lui-même
Armand Chaulier
Groupe politique SFIO
Prédécesseur Léon Thivrier
Successeur Georges Rougeron
Biographie
Nom de naissance Isidore Joseph Thivrier
Date de naissance
Lieu de naissance Commentry (Allier, France)
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin, Alsace annexée)
Nationalité Française
Parti politique SFIO
Père Christophe Thivrier
Fratrie Alphonse Thivrier
Léon Thivrier

Isidore Thivrier
Maires de Commentry

Isidore Thivrier, né le à Commentry (Allier) et mort le au camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin), est un homme politique et résistant français. Membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), il est député de l'Allier de 1924 à 1942, président du conseil général de l'Allier de 1933 à 1935 et maire de Commentry de 1936 à 1943, succédant à son défunt frère Alphonse. Il est également secrétaire de la fédération socialiste départementale de 1937 à 1939, remplaçant Paul Rives lors d'un congrès à Saint-Germain-des-Fossés.

Biographie

Premiers engagements politiques

Fils du « premier maire socialiste du monde » selon ses propres dires à Philippe Pétain, son père Christophe Thivrier est connu par son sobriquet de « député en blouse ». Son frère aîné Alphonse est élu maire de Commentry en 1919, date à laquelle Isidore Thivrier succède à son frère Léon en tant que conseiller général du canton de Commentry. Il est réélu jusqu'à l'établissement de la Commission administrative départementale en 1940. Lors de la scission socialiste du congrès de Tours de 1920, il choisit la Section française de l'Internationale ouvrière avec Marx Dormoy, René Boudet et Paul Constans. Dans les années qui suivent, il reconstruit la SFIO de l'Allier avec succès et enchaîne les victoires électorales dans la région de Montluçon. Il devient député en 1924 et maire de Commentry en 1936.

Membre du Conseil national

Il choisit, avec son ami Dormoy, de soutenir Léon Blum. Il accueille ce dernier en juillet 1940, en votant contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le gouvernement de Vichy l'inscrit néanmoins à son insu sur la liste des membres du Conseil national nouvellement établi, dont il démissionne finalement en juin 1942. Il cherche à faire démissionner les socialistes en bloc, en vain. Il accueille cordialement Philippe Pétain en visite à Commentry, le 1er mai 1941[1].

Il renonce donc seul pour s'adonner à d'autres charges clandestines, tout en conservant cependant son mandat de maire de Commentry encore moins d'un an[2]. Après sa lettre au préfet expliquant pourquoi il ne peut continuer à exercer ses fonctions à la mairie de Commentry à la suite du communiqué officiel de Vichy considérant les conseils municipaux maintenus comme adhérents à la politique gouvernementale, il démissionne effectivement le . Isidore Thivrier ne s'adonne désormais plus qu'à des actions de résistance.

Activités avec la Résistance

Thivrier entre au réseau Marco-Polo et sa propriété devient le centre de rencontre d'agents de liaison, courriers, missions parachutées, station d'émission. Il est trahi et arrêté par la Gestapo en gare de Vierzon le [3] et passe quatre mois et demi à la prison de Bourges, puis est condamné à vingt ans de réclusion pour espionnage au profit des Alliés par un tribunal militaire allemand. Il est conduit à la prison de Fresnes, puis à la prison de Compiègne et au Struthof (sommet vosgien) où il souffre d’angine de poitrine et de tuberculose. Il meurt le au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, toujours convaincu que « le socialisme est l'avenir du monde du travail ». Il obtient la médaille de la Résistance française en 1947 à titre posthume. On loue « sa fidélité à son pays, à son parti, à son idéal, à son nom ».

Notes et références

  1. Wieviorka 2015, p. 168.
  2. Wieviorka 2015, p. 15.
  3. Wieviorka 2015, p. 341.

Voir aussi

Bibliographie

  • « Isidore Thivrier », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • Olivier Wieviorka, Les orphelins de la République : destinées des députés et des sénateurs français, 1940-1945, Paris, Seuil, coll. « L'univers historique », (1re éd. 2001), 472 p. (ISBN 978-2-02-128374-7, présentation en ligne), [présentation en ligne]
  • Claude-André Donadello, Les Tivrier (Thivrier) : de la Brégère au château de Montassiégé, essai généalogique, ascendance et descendance du « député en blouse », Montluçon, 2007.
  • Pierre Miquel, Les quatre-vingts, éd.Fayard, , 330 p. (ISBN 978-2-21359-416-3).
  • Jean Odin, Les Quatre-vingts, FeniXX réédition numérique, , 232 p. (ISBN 978-2-40207-154-3)

Articles connexes

Liens externes

  • Ressource relative à la vie publiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
  • Justinien Raymond, « THIVRIER Isidore », sur Le Maitron, (consulté le ).