Originaire de la région de Iaroslavl en Russie, fils d'un paysan du village de Kondakova dans la région de Rostov, il devient marchand, mais à l'âge de trente ans il renonce au monde et entre au monastère Saint-Boris-et-Saint-Gleb à Rostov-Veliki. Après un conflit avec l'higoumène du monastère, il partit au monastère de l'Épiphanie Saint-Abraham de Rostov en tant qu'économe; là il dit avoir reçu une vision d'Abraham de Rostov lui ordonnant d'abandonner tous ses biens aux plus pauvres; il vécut quelque temps dans un isolement presque total au monastère Saint-Lazare de Rostov puis retourna à son monastère d'origine. Le nouveau supérieur, Varlaam, fut beaucoup plus compréhensif et l'autorisa à devenir moine reclus. Irénarque pratiqua donc une ascèse particulièrement éprouvante, s'astreignant à une réclusion qui dura plus de vingt-cinq ans, portant de lourdes chaînes de fer, ne dormant que deux à trois heures par nuit, répétant d'une manière incessante la prière du cœur.
Sa position, toutefois, suscita une controverse parmi les autres moines. Enfin le nouvel higoumène le fit partir du monastère, croyant qu'Irénarque avait exhorté les religieux à renoncer à travailler pour le monastère pour se concentrer exclusivement sur l'ascèse personnelle. Le moine retourna donc au monastère de Saint- Lazare pendant un an, puis revint lorsque le supérieur du monastère Saint-Boris-et-Saint-Gleb réexamina son cas. Dès lors, toutefois, sa mortification fut combinée avec l'exécution des mêmes travaux que les autres moines. Il garda toujours, cependant, ses chaînes, se limitant à deux heures de sommeil par jour et pratiquant l'auto-flagellation.
S’étant retiré dans sa cellule pendant trente huit ans, dont plus d'une décennie de guerre civile dite le temps des troubles, il semble être parmi les interlocuteurs d’un prisonnier involontaire de ce même monastère, Nicolas de Melo, augustinien portugais, qui avait eu l’imprudence de traverser la Moscovie au retour de sa mission en Inde[1]. On lui prêta le don de voyance, prédisant la défaite des Polonais après l'occupation par ces derniers du monastère de Saint-Laurent, et, soutenant la victoire de Vassili IV Chouiski; au cours de cette période troublée, plusieurs hommes d'État vinrent lui rendre visite, parmi lesquels le prince Skopine-Chouïski (Скопин-Шуйский) ou encore Kouzma Minine. Le prince Pojarski demanda sa bénédiction spéciale lorsqu'il partit en guerre contre les Polonais, envahisseurs de la Russie, en 1612.
Il meurt le à 69 ans, et est enterré dans le tombeau qu'il avait lui-même creusé. Il est déclaré saint par l'Église orthodoxe russe et fêté dans le calendrier julien le et .