L'invasion israélienne du Liban de 1982 (en arabe : الاجتياح الإسرائيلي للبنان عام 1982, translittérationGhazou Loubnan ‘Am 1982), connue en Israël sous le nom d'opération Paix en Galilée (en hébreu : מבצע שלום לגליל - של"ג, translittération Mivtsa Shalom LaGalil), est un épisode de la guerre du Liban au cours duquel l'armée israélienneenvahit le Sud du Liban à partir du dans le but de faire cesser les attaques palestiniennes de l'OLP lancées depuis le Liban.
L'invasion se solde par la mort de 20 000 Libanais et Palestiniens selon le bilan de l’Associated Press[3].
En 1976, la Syrie impose un cessez-le-feu car elle n'a jamais accepté l'indépendance du Liban, qualifié par elle de « Petite Syrie », et propose un rééquilibrage du partage des pouvoirs entre communautés.
Le président syrienHafez el-Assad ordonne l'entrée de troupes et de blindés au Liban à cette date, dans le but de « préserver le statu quo et mettre en échec les ambitions des Palestino-progressistes ».
Grâce à l'intervention militaire et diplomatique des puissances régionales arabes, le président libanais et le chef de l'OLP sont convoqués à Riyad cette même année. Ils sont invités par l'Arabie saoudite et l'Égypte à reconnaitre la légitimité de la présence des troupes syriennes au Liban, et l'officialisent par la mise en place de la Force arabe de dissuasion (FAD).
Cette présence militaire souffle sur les braises et enferme les Libanais dans des luttes internes. La Syrie écarte Raymond Eddé de la présidence, car il a fait du départ des troupes étrangères le premier point de son programme. Les efforts pour rétablir l'entente nationale ne progressent pas, et de violents affrontements opposent l'armée syrienne aux milices chrétiennes en 1978.
En 1978, dans le Sud, le gouvernement israélien décide d'une offensive dans le Sud du pays, c'est l'opération Litani. Elle vise à repousser les milices palestiniennes au nord du pays et s'emparer de la rivière Litani. Après plusieurs semaines en territoire libanais, les troupes israéliennes se retirent partiellement, laissant la région à l'Armée du Liban-Sud.
Des tirs de katiouchas par les militants de l'OLP à partir de camions mobiles spécialement équipés à cet effet, en direction d'Israël pendant plusieurs semaines font monter les tensions dans la région[4].
Le , un commando de l’organisation activiste palestinienne Abou Nidal tente d'assassiner l'ambassadeur israélien à Londres, Shlomo Argov, le blessant grièvement.
De 1979 à 1983, les services secrets israéliens mènent une campagne à large échelle d’attentats à la voiture piégée qui tuent des centaines de Palestiniens et de Libanais, civils pour la plupart, revendiqués par le « Front pour la libération du Liban des étrangers » (FLLE). Le général israélien David Agmon indique qu'il s'agissait de « créer le chaos parmi les Palestiniens et les Syriens au Liban, sans laisser d’empreinte israélienne, pour leur donner l’impression qu’ils étaient constamment sous attaque et leur instiller un sentiment d’insécurité. » Le chroniqueur militaire israélien Ronen Bergman précise que l'objectif principal était de « pousser l’Organisation de libération de la Palestine à recourir au terrorisme pour fournir à Israël la justification d’une invasion du Liban[5].
En 1982, lorsque l’armée israélienne pénètre au Liban, il y a sur place 150 000 combattants appartenant à de multiples factions locales : Phalanges, Parti socialiste progressiste, Amal, Organisation de libération de la Palestine, etc., et de dix-huit nationalités, le tout sur un territoire grand comme un département français[6].
L'armée israélienne perd 670 soldats lors de ce conflit, portant à 1 216 le nombre total de soldats tués entre les années 1982 et 2000.
Déroulement
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L'OLP tire sur les villes israéliennes à partir de Beyrouth, mettant en danger les populations civiles. De son côté, l'armée israélienne opère une contre-attaque dans les camps palestiniens du Liban-Sud, qui refusent majoritairement de se rendre. D'une manière générale, la frontière entre civils et militaires est devenue extrêmement ténue pour tous les belligérants.
Dès le , un premier cessez-le-feu est proclamé entre les groupes armés palestiniens postés dans le Liban-Sud et l'armée israélienne, mais le refus de l'OLP de quitter Beyrouth entraîne la reprise des combats[4].
Fin de l'intervention
Au milieu du mois d’, un accord est trouvé pour l’évacuation des combattants Palestiniens et des forces syriennes de Beyrouth. L’évacuation est réalisée sous l’égide d’une force internationale[9]. Les Palestiniens sont évacués par voie maritime notamment vers Tunis, et les Syriens évacués par la route vers le territoire annexé dans la région de la Bekaa. L’évacuation est achevée le .
Les forces françaises sont présentes à Beyrouth du au , les forces américaines du au , les forces italiennes du au . Les forces internationales quittent le Liban plus tôt que prévu, sans avoir réalisé les objectifs 2) et 3) de leur mission[9], et l'assassinat de Bachir Gemayel a lieu le .
Le 30 août, Yasser Arafat est évacué de Beyrouth notamment grâce au soutien de la France et des Etats-Unis[10].
↑ a et bLa lettre du 18 août 1982 du ministre libanais des Affaires étrangères aux ambassadeurs des trois pays participants, France, États-Unis et Italie, en définit les objectifs : 1) « assurer la sécurité physique des combattants palestiniens en instance de départ de Beyrouth et la dignité de leur départ ». 2) « Assurer la sécurité physique des autres habitants de la région de Beyrouth ». 3) « Favoriser la restauration de la souveraineté du gouvernement libanais sur ladite région ».
↑« M. Yasser Arafat a quitté Beyrouth », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) « U.S. Links Men in Bomb Case To Lebanon Terrorist Group », The New York Times, (lire en ligne)