L'institut du Verbe incarné (Institutum Verbum Incarnatum, IVE) est une congrégation religieusecatholique fondée le [1] 1984 à San Rafael en Argentine, dans la province de Mendoza, par le Père Carlos Miguel Buela, prêtreordonné en 1971. Elle est de spiritualité ignatienne. Elle comprend trois branches : la branche masculine (prêtres et frères), la branche féminine (Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matara) et enfin la branche des laïcs. L'institut a été érigé en institut religieux de droit diocésaine dans le diocèse de Velletri-Segni le 8 mai 2004 par l'évêque du lieu Andrea Maria Erba[2].
Charisme
Les membres de l'institut professent les voeux de pauvreté, chasteté, et obéissance, faisant d'eux des religieux, et appelés traditionnellement conseils évangéliques. Ils professent additionnellement un quatrième voeux de consécration à la Vierge Marie dans la ligne de saint Louis-Marie Grignion de Montfort[3].
L'ordre se donne une mission particulière d'évangélisation du monde culturel, inspirée par la lettre encyclique Evangelii nuntiandi. Le nom de l'institut réfère à l'Incarnation de Jésus-Christ, mystère primordial de la foi chrétienne.
Quatorze traits essentiels sont mis en valeur dans les constitutions de l'institut:
Prolonger l'incarnation du Christ
Professer les voeux de chasteté, pauvreté, obéissance, et consécration à Marie
Vivre à travers Marie, avec Marie, en Marie, et pour Marie
La patronne de l'ordre est Notre-Dame de Lujan, dont l'image est habituellement vénérée dans les maisons de l'institut.
Branche masculine
L'institut du Verbe incarné comprend une branche masculine qui regroupe surtout des prêtres, mais aussi des frères coadjuteurs. Cette branche est divisée en une famille apostolique et une famille de vie contemplative (fondée le ). Ses membres sont surtout voués à l'évangélisation de la culture, afin que « soient imprégnés de la force de l'Évangile les modes de pensée, les critères de jugement et les normes d'action. » Les prêtres travaillent en paroisses ou diverses œuvres apostoliques. Ils sont présents en Argentine, en Italie, en France[4], en Terre sainte (notamment à la paroisse latine de Gaza), à Alep en Syrie, au Pérou (première fondation internationale en 1987), au Tatarstan (en fédération de Russie) ainsi que dans des villes comme Saint-Pétersbourg ou Omsk, au Tadjikistan, à Taïwan, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, etc. Les maisons de contemplatifs, voués à l'adoration eucharistique, se trouvent en Argentine (une), en Italie (une), en Espagne (deux), en Jordanie (une) et au Pérou (une).
Branche féminine
La deuxième branche - fondée en 1988 - est constituée des Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matara (dite aussi Sœurs du Verbe incarné). Cette branche féminine dispose de ses propres œuvres apostoliques et appuie aussi le travail en paroisse des prêtres de l'institut (écoles, dispensaires, crèches, etc.). Elle est divisée aussi en Sœurs apostoliques et en Sœurs contemplatives. Elles portent une robe grise, un scapulaire et un voile bleus. Les Sœurs sont présentes dans 82 maisons: en Albanie - Argentine - Brésil - Canada - Chili - Équateur - Égypte - Tenerife (îles Canaries) - États-Unis - Hollande - Islande - Italie - Jordanie - Kazan en Russie (Tatarstan) - Luxembourg- Palestine et Israël (Paroisse latine de Gaza, Jaffa, Bethléem) - Papouasie-Nouvelle-Guinée - Pérou - Suisse - Taïwan - Tunisie - Ukraine - Kazakhstan (à Chymkent dans le diocèse d'Almaty) - Tadjikistan.
Tiers-Ordre séculier
La troisième branche, ou Tiers-Ordre séculier, est composée de laïcs regroupés en différents niveaux, dont le premier est composé de personnes ayant prononcé des vœux simples et vivant dans le monde.
Structure et effectifs
L'institut a été érigé en institut de droit diocésain[5], le . Son supérieur général est depuis 2016 le R.P. Gustavo Nieto, succédant à Carlos Walker. La supérieure de la branche féminine est Mère Maria de Anima Christi van Eijk, originaire des Pays-Bas.
Les deux premières branches (l'institut du Verbe incarné proprement dit et l'institut des Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matara) comprenait en
Formation
En Europe occidentale, le séminaire majeur de l'institut du Verbe incarné (branche masculine) se trouve à Montefiascone près de Viterbe et le noviciat à Segni près de Rome. Il existe désormais dix noviciats de l'institut du Verbe incarné dans le monde (Brésil, Pérou, Équateur, Chili, État de Washington aux États-Unis, à Ivano-Frankivsk en Ukraine, à Douchambé au Tadjikistan, à Alexandrie en Égypte, à Taïwan) y compris le noviciat italien. Il y avait 83 novices en 2010.
Scandales
Après la dénonciation d'une vingtaine de séminaristes accusant d'abus sexuels le fondateur de l'Institut, Don Carlos Miguel Buela, un décret de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée, signé par le cardinal Gardin en 2010, juge ces accusations vraisemblables et estime Don Buela coupable de comportements inappropriés avec des majeurs[6]. Il doit alors quitter l'Argentine et se retirer à l'abbaye de la Pierre-qui-Vire, en France. En 2016, il est installé à Gênes, en Italie[7]. Plusieurs articles détaillent un litige persistant avec le Saint-Siège[8], et un "gouvernement de l'ombre" dénoncé par le cardinal Santos Abril, commissaire pontifical de la congrégation, qui interdit tout hommage au fondateur, destitué par le Vatican sous Benoit XVI[9]. A la suite de ces évènements, deux commissaires pontificaux, Angelo Todisco et Philippe Toxé, extérieurs à l'institut, en prennent le gouvernement[10] en 2015. Malgré l'interdiction, l'Institut continue cependant à dédier une page sur son site officiel à son fondateur[11], de sorte que le conflit demeure encore avec le Vatican, comme le dit en 2023 encore, à l'occasion de la mort de Carlos Miguel Buela, le cardinal Santos Abril[12].