Ino (grec : Ἰνὼ), rebaptisée Aelia Anastasia (morte en 594) était l'épouse de l'empereur byzantin Tibère II Constantin (578-582) et nommée Augusta au même titre que l'Empereur de 578 jusqu'à sa mort[1].
Biographie
Jeunesse et premier mariage
D'après les écrits de Jean d'Ephèse, Ino naquit à Daphnudium, probablement sur l'île de Kefken au large des côtes de Bithynie en mer Noire. Elle est d'abord l'épouse d'un optio, un officier supérieur de haut rang de l'armée byzantine. Ils ont ensemble une fille qui devient la fiancé de Tibère. Son mari et sa fille meurent cependant tous les deux avant la conclusion du contrat de mariage, et c'est Ino elle-même qui épouse Tibère.
Jean d'Ephèse note que de leur union naissent trois enfants dont deux filles : Constantina et Charito. Le troisième enfant semble être mort avant l'accession au trône de Tibère[2].
Craignant pour la sécurité de sa femme et de ses enfants, Tibère les fait rentrer clandestinement à Constantinople par bateau en pleine nuit. Il organise ensuite une rencontre entre Ino, Eutychius et les membres du Sénat byzantin. Ino est proclamée impératrice lors d’une cérémonie publique et reçoit le titre d'Augusta[3].
Selon Jean d'Éphèse, son nom était considéré comme inapproprié pour une impératrice chrétienne car celui-ci avait des connotations helléniques. Dans la mythologie grecque, Ino est une fille de Cadmos et Harmonie, et est identifiée à la déesse Leucothé. Une fois impératrice, Ino reçoit alors le nom Anastasia (et devient officiellement Aelia Anastasia), un nom proposé par la faction des Bleus, alors que les Verts avaient suggéré Héléna[4].
Anastasia n'était pas la seule à avoir le titre d'Augusta. Sophie avait également conservé son rang et possédait une partie du palais pour ses besoins personnels.
L'appartenance religieuse d'Anastasia est inconnue. Selon Jean d'Ephèse, elle méconnaissait les croyances des chrétiens attachés au Chalcédonisme et leur était hostile. Cependant, il ne note pas non plus qu'elle défendait le monophysisme[3].
↑Martindale, John R.; Jones, A.H.M.; Morris, J. (1992). The Prosopography of the Later Roman Empire. IIIa. Cambridge University Press. p. 60–61. (ISBN0-521-20160-8).