Elle naît à Berlin, dans le quartier de Lichtenberg. Son père est manutentionnaire, avant de trouver un travail de bureau ; sa mère est modiste. Avec son frère Heinz Neukrantz(de), elle fréquente l'école primaire et secondaire du quartier. De 1937 à 1945, elle travaille comme sténographe. Elle est membre du Front allemand du travail[1].
Sténographe auprès de plusieurs employeurs, elle adhère en 1946 à la Fédération des syndicats (FDGP / Freier Deutscher Gewerkschaftsbund). Entre 1948 et 1950, elle est conseillère municipale chargée des affaires sociales à Berlin-Lichtenberg. De 1946 à 1952, elle est également membre de l'équipe dirigeante du parti à Lichtenberg. En 1950, elle devient secrétaire régionale de Berlin pour la Ligue démocratique des femmes d'Allemagne (DFD), l'organisation féminine de la RDA. En 1950-1951, elle étudie à la Parteihochschule Karl Marx[1].
Cadre de la RDA
En 1953, Ilse Thiele succède à Elli Schmidt[3] comme présidente de la DFD[1],[4], poste qu'elle occupe jusqu'en [1].
En , elle devient l'un des 91 membres du comité central du SED. La structure constitutionnelle de la République démocratique allemande insistait sur le rôle prépondérant du parti et l'appartenance au comité central la plaçait donc au cœur des prises de décision, dans un système qui obligeait les ministres à simplement exécuter les décisions politiques du parti. Elle reste membre du comité central pendant deux décennies et demie, jusqu'à ce que le comité central démissionne lui-même en , dans le cadre des préparatifs de la réunification[2].
De 1954 à , elle est également députée à la Chambre du peuple (Volkskammer)[1]. Malgré son appartenance au SED, elle représentait officiellement la DFD au sein de l'assemblée. Entre 1950 et 1986, le SED a en effet toujours recueilli plus de 99 % des voix lors des élections législatives, mais la DFD faisait partie d'un certain nombre de partis dits de bloc et de mouvements de masse, qui avaient droit à un quota de sièges à la Volkskammer.
En 1954, elle devient membre du présidium du Front national[5], l'alliance organisationnelle des partis politiques de second rang et des mouvements de masse instrumentalisés par le SED. En 1971, elle rejoint le Conseil d'État, en restant membre jusqu'en [1].