L'opéra fut commandé pour une visite à Salzbourg de l'archiduc Maximilien Franz, fils de l'impératrice Marie-Thérèse. Mozart le composa en six semaines et il fut joué au palais de l'archevêque Colloredo.
Mozart (âgé de 19 ans à l'époque) et son père avaient assisté à une représentation à Londres de l'opéra Il re pastore de Felice Giardini, pour lequel Métastase avait écrit un livret en 1751 ; l'adaptation de Mozart ne comporte que deux actes au lieu de trois dans l'opéra de Giardini et plusieurs changements importants furent faits. Chacun des deux actes dure environ une heure.
L'opéra Il re pastore traite essentiellement du conflit entre les raisons de l'amour et celles du devoir, notamment parmi les personnes de pouvoir (d'où la question fondamentale : qu'est-ce qu'un bon roi ? comment doit-il se conduire ?). Ce conflit est illustré par des personnages tiraillés entre deux aspirations, qui devront faire des choix et déterminer ce qui est le plus important, un peu comme dans certaines tragédies classiques, bien que le dénouement de l'opéra Il re pastore ne soit pas un dénouement tragique.
Cet opéra se rapproche ainsi d'Idomeneo, re di Creta, l'opéra suivant de Mozart, composé en 1781, après une interruption de sa production pour la scène de six ans, mais sans doute plus encore de La clemenza di Tito, où l'on s'interroge de nouveau sur les qualités d'un bon roi.
Brigitte Massin (dir.), Pierre Flinois, Pierangelo Gelmini, Claire Gibault, Stéphane Goldet, Sylvie Hauel, Jean-Charles Hoffelé, Piotr Kaminski, Fernand Leclercq, Jean-Christophe Marti, Isabelle Moindrot, Michel Noiray, Isabelle Rouard, Marie-Aude Roux, Patrick Scemama, Rémy Stricker, Silvia Tuja et Marie Christine Vila, Guide des opéras de Mozart : Livrets — Analyses — Dicographies, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 1006 p. (ISBN978-2-213-02503-2, OCLC24560925, BNF35462404), p. 293.