Appartenant à une famille noble du comté de Nice et officier dans l’armée sarde(it), Ignace Ribotti participe en 1831 à la conspiration des Chevaliers de la liberté(it) (Cavalieri della libertà) durant les derniers mois du règne du roi Charles-Félix. La découverte de cette conspiration n’est pas due à l’efficacité de la police du royaume de Sardaigne mais à l’ingénuité et la distraction du sous-lieutenant (sottotenente en italien) « Ignazio » Ribotti qui, en franchissant le col de Tende alors qu’il se rendait à Nice pour saluer sa famille, oublia dans une auberge un exemplaire de la proclamation des Chevaliers de la liberté ainsi que des lettres compromettantes ; il fut arrêté à Gênes par les carabiniers et contraint aux aveux et à donner les noms de ses compagnons[1]…
Obligé de s’exiler, il participe à des combats pour la liberté, au Portugal (1832-1835) contre la tyrannie de Dom Miguel et prend part au siège de Porto, puis en Espagne (1836-1840) où il combat contre les prétentions de Don Carlos.
Au Portugal « Inácio » Ribotti est d’abord volontaire au 3° Batalhão Nacional Móvel do Porto, en septembre 1832 puis sous-lieutenant (alferes en portugais) au 2° Regimento de Infantaria Ligeira da Rainha le avant d’être promu lieutenant (tenante en portugais) le de la même année ; mis en disponibilité avec demi-solde en décembre, il s’enrôle dans la Légion portugaise (Legião Portuguesa) pour servir en Espagne[2].
En 1843, revenu en Italie, il guide l'expédition menée par Nicolas Fabrizi en Romagne et tente sans succès d’occuper Imola et de prendre Bologne. En 1848, après la révolte de Palerme, il participe à une expédition en Sicile, en 1848, et tentée de s’emparer de Messine. Après un début d'insurrection en Calabre, il y débarqua avec 700 hommes. Arrêté, il est mis au cachot dans le fort Saint-Elme, à Naples, et n'est libéré que le . Il est alors réintégré alors dans l’armée sarde.
En 1859, Camillo Cavour l'envoie aider l'insurrection en Lunégiane. Après la bataille de Magenta il prend le commandement dans les duchés libérés. Le , il est nommé lieutenant-général de l’armée sarde, et commande la 12e division. Il refuse de commander l'expédition en Sicile et c’est un autre Niçois, Joseph Garibaldi (1807-1882), qui organise l’expédition des Mille.
Ignace Ribotti meurt à Brigue-Glis alors qu'il revenait de se soigner à Loèche de maux dont il souffrait depuis son internement à Naples[3],[4],[5].
Pour Marguerite et Roger Isnard c’est parce qu’il était « hostile à la France » que l’homme d’État italien Francesco Crispi (1819-1901), fit mettre sur sa tombe : Ignazio Ribotti conte di Molières Italianissimo tra i Nizzardi…[6],[7]
↑ a et bMarguerite Isnard et Roger Isnard, Per carriera : Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Nice, Nice, Serre, 2003 (ISBN2-86410-388-5), sub verbo « Ribotti (rue) », page 290.
(it) M. M. (Mario Menghini), « Ribotti di Molières, Ignazio » in Enciclopedia Italiana (encyclopédie Treccani), edizione 1949, ristampa fotolitica del volume XXIX pubblicato nel 1936 (de Reh à Romani), XVII pages et 950 pages, pages 206-207